mercredi 30 juin 2010

(film) When You're Strange

Réalisé par TomDicillo
Avec Johnny Depp, John Densmore, Robby Krieger

Date de sortie cinéma : 9 juin 2010
Genre : Documentaire musical
Durée : 01h30min

Synopsis : Utilisant uniquement des images d'archives tournées entre 1966 et 1971, le film dessine le portrait des Doors et de l'Amérique des années 60 avec l'urgence et l'immédiateté d'aujourd'hui.

(Source : Excessif.fr)


Critique : C'était un peu LE film de juin que je ne voulais pas manquer au cinéma. Parce que quand même, le Doors... ben, c'est géant, quoi. Je ne connaissais pas le groupe tant que ça au départ, vaguement leurs chansons Light My Fire et People Are Strange. C'est la culture de mes parents, et c'est toujours mieux que le reste de leurs goûts musicaux (David Byrne, par exemple). Et bien, après le film, j'ai eu envie d'écouter les Doors toute la semaine suivante — et c'est ce que j'ai fait.
C'est un film merveilleux. Une biographie, certes, mais en fait, c'est tellement empli de la musique extraordinaire et de la poésie des Doors qu'on ne dirait plus un documentaire. L'ambiance du film est colorée, un peu mélancolique, gracieuse, comme si on sortait d'un rêve éveillé. Le nom du groupe est inspiré des vers d'un poème de William Blake, et il sonne comme, justement, une porte ouverte sur une cité oubliée, le train flou pour l'infini, ou l'homme du bout du monde qui vous emmène encore un peu plus loin. C'est simplement un beau nom, comme une belle musique, comme un bel univers de grands enfants qui n'ont pas encore fermé la porte à leurs espoirs. Leur musique, aussi, est cette même idée de liberté, de rêve et d'enfance jamais terminée, un mélange de blues et de rock, un immense espoir.

L'histoire des Doors, admirablement racontée par Johnny Depp, est celle d'une grande rébellion, d'un grand merde, à tout, à tout le monde, à cette Amérique pourrie jusqu'à la moelle de sécurité, de richesses superficielles. Et aussi un immense hommage à la musique. Un peu ce que revendique le mouvement hippie, en plein essor à ce moment-là. Morrisson, surtout, est la liberté même, et ne peut pas supporter d'obéir. Il multiplie les exploits contre la morale, les condamnations à quelques mois de prison et les doigts d'honneur à la société. Le problème, pour le groupe entier, c'est que c'est la personnalité du chanteur qui déteint sur l'image du groupe, et qui fait se méfier les foules de leurs concerts où les gens ne viennent bientôt plus que pour voir Morrisson s'écrouler devant son micro à la fin de chaque chanson, complètement shooté.
Il n'en reste pas moins que leurs chansons sont d'une incroyable force, pour les raisons données plus haut, et que ce film donne envie de crier sa liberté, de pleurer sa joie de vivre loin des chaînes que lance la masse des gens bien-pensants, de remercier la Terre entière pour les secondes de bonheur depuis notre naissance, d'être heureux jusqu'à la fin du monde et de jouer de la guitare (aussi). Pas de se droguer, par contre, quand on voit que Morrisson a été le troisième à mourir à 27 ans après Janis Joplin et Hendrix. D'une crise cardiaque, certes, mais les drogues devaient bien y être pour quelque chose. Bon, à l'époque, drogue et rébellion allaient un peu ensemble. Maintenant, mieux vaut fumer le moins de shit possible pour pouvoir se rebeller plus longtemps ;-)
Non, vraiment, ce film est un véritable hymne, et on se dit qu'on est tout petit face à ces gens qui ont, eux, osé dire ce qu'ils pensaient haut et fort (bien qu'ils soient un peu tarés, il faut l'admettre). En sortant de la séance, vous avez envie de chanter Riders on the Storm à tue-tête, de rire parce que la vie est trop courte mais que pour l'instant vous n'en avez rien à faire et de serrer la main à tous les gens qui sortent avec vous de la salle en leur demandant comment ils ont trouvé le film. Vous êtes simplement heureux, parce que vous avez passé une heure et demi avec du rock génial dans la tête et que les images sont belles. Elles sont belles de joie de vivre, de la-mort-n'est-pas-pour-tout-de-suite. Elles sont crues, réelles. Le seul truc que je trouve un peu dommage, c'est que Jim Morrisson est omniprésent. Bien sûr c'est lui qui donne son âme au groupe (il a publié des recueils de ses poèmes), mais les autres, John Densmore, Robby Krieger et Ray Manzarek, ne sont pas mineurs dans le groupe. Je veux dire, ils ne font pas qu'accompagner Morrisson. Ce sont de super musiciens, et ils le soutiennent véritablement, dans la musique comme dans la vie.


4 commentaires:

Rosemonde a dit…

Et ben dit donc, chapeau la critique :) Elle est extraordinairement bien faite, franchement, elle donne très envie de voir le film :)
Sinon, j'ai modifié quelques trucs de présentation, notamment j'ai rajouté une bande annonce et modifié les libellés. Dit moi si y'a des choses qui ne te plaisent pas :)

Encore bravo pour ta critique, il a l'air génial ce film :D

Kimaali a dit…

Merci (pour le compliment et l'ajout de la bande-annonce, j'y avais pas pensé).

Pour l'image des meilleurs amis du monde, je ne peux pas la mettre vu que je ne peux pas modifier les messages que tu as créés (je n'ai pas les droits d'admin)...

Je te dis comment faire sur mac : tu fait un clic droit sur l'image, puis "choisir l'image comme fond d'écran". L'image va se mettre toute seule dans le dossier Finder "Images". Ensuite, dans Blogger, tu cliques sur l'icône image dans la barre d'outils en haut de la fenêtre de nouveau message, et tu cliques sur "parcourir". La fenêtre Finder va s'ouvrir, il faut choisir le dossier Images, et normalement tu vas la trouver là. Voilà pour le didacticiel, j'espère que j'ai été assez claire ;-)

Bises.

Kimaali a dit…

Il faut faire "ctrl" et cliquer en même temps avec la souris. :)

Rosemonde a dit…

Merci :)