dimanche 30 mai 2010

(film) Adèle Blanc-Sec


Réalisé par Luc Besson
Avec Louise Bourgoin, Gilles Lellouche, Mathieu Amalric, plus

Date de sortie cinéma : 14 avril 2010

Genre : Aventure, policier
Durée : 01h47min

Synopsis : En cette année 1912, Adèle Blanc-Sec, jeune journaliste intrépide, est prête à tout pour arriver à ses fins, y compris débarquer en Égypte et se retrouver aux prises avec des momies en tout genre. Au même moment à Paris, c'est la panique ! Un œuf de ptérodactyle, vieux de 136 millions d'années, a mystérieusement éclos sur une étagère du Jardin des Plantes, et l'oiseau sème la terreur dans le ciel de la capitale. Pas de quoi déstabiliser Adèle Blanc-Sec, dont les aventures révèlent bien d'autres surprises extraordinaires...

Sources : AlloCiné

Critique : Quand une voix off est apparu au début du film, une voix off ridicule expliquant la scène, je me suis dit "Et merde, dans quoi je me suis embarqué ..." Mais si je devais qualifié ce film en un seul mot ce serait le mot drôle. Ce film déborde d'humour. Louise Bourgoin (Adèle Blanc-Sec) était extraordinairement drôle, si bien que j'avais l'impression à certains moments qu'elle survolait son rôle. Mais cela passait très bien. En plus de ça, elle était vraiment très belle. Je ne m'attendais pas à un film si drôle, avec une Adèle Blanc-Sec hilarante. Les personnages ressemblaient comme deux gouttes d'eaux à ceux de la BD. Mais manque de bol, je n'ai lu que le premier tome croyant qu'il n'y avait que ce premier tome ci qui était porté à l'écran. Et non, ce sont les deux premiers tomes (ou trois je ne sais pas) qui sont dans le film. La sœur d'Adèle n'apparaissait pas dans la première BD, et l'histoire était tout simplement géniale, complètement surréaliste, un mélange entre le premier et le deuxième tome. Il y avait de l'action et les momies étaient vraiment drôle. Bref, c'est un bon film plein d'humour, peut-être même un tout petit poil de trop.


(film) Home


Réalisé par Ursula Meier
Avec Isabelle Huppert, Olivier Gourmet, Adélaïde Leroux

Date de sortie cinéma : 29 octobre 2008
En DVD depuis le : 16 juin 2009
Genre : Drame
Durée : 01 h 37

Synopsis : Au milieu d'une campagne calme et désertique s'étend à perte de vue une autoroute inactive, laissée à l'abandon depuis sa construction. Au bord du bitume, à quelques mètres seulement des barrières de sécurité, se trouve une maison isolée dans laquelle vit une famille. Les travaux vont reprendre et on annonce l'ouverture prochaine de l'autoroute à la circulation...

Sources : AlloCiné

Critique : Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de film. Je ne m'attendais pas du tout à un drame. Ce film est terrible. Une gentille petite famille bien heureuse qui vit près d'une autoroute désaffecté qui se construit. Pour traverser tout se complique. Le bruit, la pollution font que la famille dégénère complètement. Le père pète les plombs, et ils finissent par se barricader... Ce qui est encore plus terrible c'est que les propos de la fille surdoué autour de la pollution sont vrai. Elle peut tuer, elle s'installe partout, elle rend malade... L'eau de la piscine devient noire.

Je ne comprend pas pourquoi on a pas assez parlé de ce film qui dénonce les méfaits de la pollution du bruit et de l'organisme. Peut-être est-ce parce que le film de Yann-Arthur Bertrand qui porte le même nom est sorti juste après.
De plus, on voit comment on construit une autoroute, on s'en fout un peu mais c'est marrant.

En fin de compte, je ne sais pas si j'ai aimé ce film. Le début était bien, mais la fin m'a dérangé, perturbé. J'étais sur le point de pleurer, je me sentais mal et en allant me coucher, je n'étais pas très rassuré.

(film) La jeune fille à la perle

Réalisé par Peter Webber
Avec Scarlett Johansson, Colin Firth, Tom Wilkinson

Date de sortie cinéma : 3 mars 2004
En DVD depuis le : 8 septembre 2004

Genre : Drame
Durée : 01 h 40

Synopsis : Delft, XVIIe siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. A mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville.

Sources : AlloCiné

Ça fait quelques mois que je voulais mettre des films autre que le cinéma sur ce blog, mais voilà, je ne me décidais pas et j'avais la flemme. Alors voilà, maintenant ça y est !

Critique : La jeune fille à la perle de Peter Webber est un très beau film qui raconte l'histoire de Griet, une jeune servante qui se fait embaucher dans la maison du peintre Vermeer. Celui-ci la remarque et l'amène petit à petit dans son univers. Il va alors la peindre...

Les couleurs, les ombres sont tout simplement incroyables et magnifiques, on se croirait dans les tableaux de Vermeer. La musique de Alexandre Desplat est magnifique.

On ne sait pas vraiment quelle est la relation entre Griet et Vermeer, elle est un peu ambigüe, mais c'est cela, en plus des couleurs, qui rend le film très beau et mystérieux.

Griet est incroyablement belle et elle ressemble comme deux gouttes d'eaux au tableaux de La jeune fille à la perle que Vermeer peint à la fin.

Un très beau film à voir en VO, pour une meilleure appréciation. Rien que pour les couleurs, courez vite voir ce film !

dimanche 16 mai 2010

Le liseur


Titre : Le liseur
Auteur : Bernhard Schlink
Genre : historique, littérature adulte
Appréciation : J'ai adoré

Résumé : A quinze ans, Michaël fait la connaissance d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours et lui fait la lecture à haute voix. Cette Hanna, mystérieuse, disparaît du jour au lendemain.
Sept ans plus tard, Michaël assiste au procès de cinq criminelles parmi lesquelles il reconnaît Hanna. Elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée.
Il la revoit une fois, des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : "Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ?"

(résumé repris du livre)

Extrait : (première page)
A quinze ans, j'ai eu la jaunisse. La maladie débuta en automne et se termina au printemps. Plus l'année finissante devenait froide et sombre, plus j'étais faible. C'est seulement avec l'année nouvelle que je remontai la pente. Janvier fut tiède, et ma mère installa mon lit sur le balcon. Je voyais le ciel, le soleil, les nuages, et j'entendais les enfants jouer dans la cour. Par un début de soirée de février, j'entendis chanter un merle.
Ma première sortie, de la rue des Fleurs où nous habitions au deuxième étage d'une gros immeuble datant du début du siècle, fut pour aller dans la rue de la Gare. C'est là qu'un matin d'octobre, en rentrant du lycée, j'avais été pris de vomissements. Cela faisait plusieurs jours que je me sentais faible, plus faible que je ne l'avais jamais été encore de ma vie. Chaque pas me coûtait. Quand je montais des escaliers, à la maison ou au lycée, mes jambes me portaient à peine. Je n'arrivais pas non plus à manger. Même lorsque je me mettais à table en ayant faim, les aliments me dégoûtaient tout de suite. Le matin, je me réveillais la bouche sèche, avec l'impression que dans mon ventre les organes pesaient et n'étaient pas à leur place. J'avais honte d'être aussi faible. J'eus encore plus honte de vomir. Cela ne m'était encore jamais arrivé non plus. Ma bouche se remplit, j'essayai d'avaler, je serrai les lèvres et plaquai ma main sur ma bouche, mais ça jaillit et passa entre mes doigts. Alors, prenant appui sur le mur d'un immeuble, je regardai le vomi à mes pieds, en rendant des glaires liquides.

La femme qui vint à mon aide le fit presque brutalement. Elle me prit par le bras et m'emmena, par une entrée sombre, dans une cour intérieure. En hauteur, d'une fenêtre à l'autre, du linge pendait à des cordes. Des piles de bois étaient entreposées dans la cour ; par la porte béante d'un atelier, une scie hurlait et des copeaux volaient. Près de la porte par laquelle nous étions passés, il y avait un robinet. La femme l'ouvrit, rinça d'abord ma main, puis, prenant l'eau dans le creux de ses mains, m'aspergea la figure. Je m'essuyai avec mon mouchoir.

"Prends l'autre !" Deux seaux étaient posés près du robinet, elle en prit un et le remplit. Je pris et remplis l'autre, et je retraversai l'entrée derrière elle. D'un grand geste, elle jeta l'eau sur le trottoir, le flot entraîna le vomi dans le caniveau. Elle me prit des mains l'autre seau et acheva de rincer la trottoir à grande eau.

Elle se redressa et vit que je pleurais. "Garçon, dit-elle tout étonnée, garçon !" Elle me serra dans ses bras. J'étais à peine plus grand qu'elle, je sentis ses seins contre ma poitrine, sentis ma mauvaise haleine et l'odeur de sa sueur fraîche, et je ne sus que faire de mes bras. Je cessai de pleurer."

Critique : Ce livre est très beau tout comme le film. Touchant, avec un style juste très bien écrit. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de voir les images du film, si bien qu'elles bloquaient mon imagination. Mais je crois que ça ne m'a dérangé tant que ça, bien que j'aurais préféré lire le livre avant de voir le film mais bon... Le passage de l'audience est mon passage préféré, si bien écrit, si bien décrit. Il y avait justement des choses que j'ai mieux comprises en lisant le livre, et que je n'avais pas très bien comprises dans le film. L'écriture facilite les choses. De plus, il y avait plus de contenu dans le livre, des choses qui n'étaient pas retranscrites dans le film. Voilà le merveilleux avantage des livres. Un très beau livre, que je vous conseille de lire avant de voir le film.

jeudi 13 mai 2010

Interview de Anne-Sophie Brasme, auteur de Respire


Voici une interview de Anne-Sophie Brasme, l'auteur de Respire qui a 17 ans lorsqu'elle a écrit ce livre, trouvé sur le site Ecrits... vains? :

EV? : Pourquoi avoir appelé votre roman " Respire " ?

AS Brasme : Parce que le livre est basé sur la respiration. Charlène est en fait asphyxiée par Sarah.
Par ailleurs, c'est comme un conseil que je donne au lecteur, comme pour lui dire de souffler, de ne pas prendre cette histoire trop à cœur. Je n'ai pas eu l'idée de ce titre d'emblée. Il est venu au fur et à mesure que j'écrivais, que le récit devenait plus pesant.
Par ailleurs, comme la narratrice, je suis asthmatique et le rôle de la respiration est très important dans ce livre, même si je n'ai jamais tenté comme elle de me suicider en m'étouffant lors d'un cours de gymnastique !

EV? : Depuis quand écrivez-vous ?

AS Brasme : Depuis l'âge de sept ou huit ans. Curieusement, j'ai arrêté vers onze ans puis repris à l'adolescence. J'ai besoin de concrétiser des histoires sur le papier, de créer des personnages.

EV? : Comment avez-vous écrit " Respire " ?

AS Brasme : Plutôt vite, en deux mois, j'allais au lycée, mais j'étais comme dans une bulle. Rien n'existait à part mes personnages.
J'écrivais le soir, le week-end et parfois la nuit. Bien sûr, durant cette période je ne sortais pas.
Je n'ai pas de " discipline " d'écriture : je n'écris pas deux heures par jour de 5 heures à 7 heures du matin comme certains. J'écris suivant l'inspiration, quand je peux.

EV? : Votre livre paraît très abouti, travaillé, l'éditeur est-il beaucoup intervenu ?

AS Brasme : Non, très peu. Le manuscrit a été élagué, raccourci, certaines anecdotes ont été supprimées, mais c'est tout, le livre est fidèle à ce que j'ai écrit.

EV? : Quelle est l'impact de la publication de votre livre sur votre vie, Comment les gens ont-ils réagi ?

AS Brasme : J'ai d'abord été surprise d'être éditée, mais entre la fin de l'écriture et la publication, il s'est passé plus d'un an, donc j'ai eu le temps de m'habituer à l'idée. Pour mes parents et mes proches, c'est la même chose, l'effet de surprise est passé. Pour les gens du lycée, les profs ou les connaissances, on en parle parfois aux inter-classes, de façon naturelle. Certains l'ont lu, d'autres pas. Ce n'est pas considéré comme extraordinaire.
Par ailleurs, j'ai la chance d'être très entourée par ma famille et il ne serait pas question que je prenne la grosse tête ! J'ai d'autres centres d'intérêts, d'autres priorités.

EV? : Quelle est la part autobiographique dans " Respire " ?

AS Brasme : Je n'ai pas vécu une histoire aussi passionnée, heureusement. J'ai connu une grande histoire d'amitié au cours de laquelle j'ai perdu un peu de ma personnalité, mais cela n'avait rien à voir avec la violence des sentiments des personnages du roman.
Au départ, je n'avais pas l'intention d'écrire le récit de cette amitié ; j'ai commencé par écrire la vie d'une femme incarcérée, une tueuse en série. Peu à peu, j'ai superposé ma propre expérience sublimée, poussée à l'extrême.

EV? : Pour écrire un livre aussi tragique, vous devez avoir une part de vous-même assez sombre ?

AS Brasme : Oui et non. Je ne suis pas une jeune fille triste, mais il est sûr que j'ai mis tout ce que j'ai d'assez obscur dans le personnage de Charlène.
Peut-être que si je n'avais pas trouvé l'écriture, j'aurais pu devenir violente. Écrire est une échappatoire.

EV? : En conclusion, est votre plus grande qualité et votre pire défaut ?

AS Brasme : La qualité serait la générosité et le défaut, la naïveté.

Respire


Titre : Respire
Auteur : Anne-Sophie Brasme
Genre : Histoire de vie, littérature adolescente
Appréciation : Coup de cœur

Résumé : Elle s'appelle Charlène, elle a dix-neuf ans, elle est en prison.
Une nuit de septembre, deux ans plus tôt, elle a tué Sarah, son amie d'école.
Parce que Sarah, belle, brillante, magnétique, exerçait un pouvoir sur tous ceux qui l'approchaient. Parce que son amitié pour la timide Charlène fut un émerveillement, un don inespéré de la vie.
Et puis vinrent les petites déceptions, les attentes, les souffrances. Et l'entraînement dramatique du désespoir et de la passion, retracé ici avec une vérité hallucinante par une romancière de dix-sept ans.

(résumé repris du livre)

Extrait :

J'avais tout oublié. La joie, l'impudeur, l'indolence, les odeurs, les silences et les vertiges, les images, les couleurs et les bruits, leurs visages, le timbre de leurs voix, leur absence et leurs sourires, les rires et les larmes, les bonheurs et les impertinences, les dédains et les besoins d'amour, le goût des premières années de ma vie.
Mais au fond de cette cellule envahie par l'ombre, dans le froid de la solitude, le passé refait soudain surface. Long, douloureux, il se confesse. Peut-être pour affronter le vide du moment présent. Aujourd'hui, derrière ces murs, des images, comme des photos ratées sur lesquelles les mouvements apparaissent estompés, éclatent en morceaux dans ma mémoire.

La vérité, c'est que je n'avais rien oublié, mais jusqu'ici je n'avais rien daigné retrouver.

Ma vie aurait pu être tout à fait normale. Si j'en avais décidé autrement, j'aurais pu exister comme n'importe lequel d'entre vous. Mais, peut-être qu'au fond, ce ne fut pas tout à fait ma faute : à un moment donné, quelqu'un a pris le dessus sur moi et je n'ai plus su rester maîtresse de mes actes. Peut-être. Je n'en sais rien.

A première vue, mon existence paraissait plate et insignifiante. Je vivais au beau milieu d'un monde qui ne me voyait pas, que je ne comprenais pas. J'existais parce qu'on me l'avait imposé, parce que c'était ainsi et pas autrement, je devais me contenter de vivre, d'être là, sans broncher. Après tout, je n'étais qu'une enfant comme une autre, je vivais sans me poser l'ombre d'une question, je prenais ce que l'on me donnait, et je ne demandais rien. Et pourtant, ce qui m'est arrivé était inéluctable. C'est bien connu : les gens les plus fous dont aussi ceux qui, au premier abord, ont l'air tout à fait normaux. L'obsession est maligne : c'est sur ces visages anonymes dont le vie a priori ne connaît pas le moindre souci, qu'elle frappe en premier. C'était mon destin. Rien aujourd'hui ne me lie à cette enfance insouciante et plaine d'entrain que j'étais à l'époque. Désormais en moi s'affrontent deux identités que je ne reconnais plus.

Un jour, quelqu'un m'a demandé si je regrettais. Je n'ai pas répondu. J'avais honte peut-être, non pas de ce que j'avais accompli, mais de ce que je pouvais bien éprouver. J'aurais sûrement dû me sentir inhumaine. Je l'étais indéniablement, mais moins pour avoir commis un crime que pour ne pas regretter mon acte."
Critique : Ce livre est terrible. Terrible. Charlène 19 ans, raconte son passé, les raisons de son incarcération, dans un très beau style, extraordinairement bien écrit pour une romancière de 17 ans. Soumise par sa meilleure amie, Charlène fini par la tuer. C'est un très beau livre rempli d'émotion, de crainte, de philosophie, de vie, de lumière dans ce monde où Charlène ne trouve pas sa place, rejeté de tous, soumise, abandonné. Le cœur serré, les larmes aux yeux, on dévore ce livre sans en perdre une miette. Un très beau livre que je vous conseille absolument. Mais attention aux âmes sensibles ;-)

Pour voir l'interview de l'auteur c'est ici.

mercredi 12 mai 2010

Si je reste


Titre : Si je reste
Auteur : Gayle Forman
Genre : Histoire de vie
Appréciation : J'ai adoré

Résumé : Mia a 17 ans. Un petit ami, rock star en herbe. Des parents excentriques. Des copains précieux. Un petit frère craquant. Beaucoup de talent et la vie devant elle.
Quand, un jour, tout s'arrête. Tous ses rêves, ses projets, ses amours. Là, dans un fossé, au bord de la route. Un banal accident de voiture... Comme détaché, son esprit contemple son propre corps, brisé. Mia voit tout, entend tout. Transportée à l'hôpital, elle assiste à la ronde de ses proches, aux diagnostics des médecins. Entre rires et larmes, elle revoit sa vie d'avant, imagine sa vie d'après. Sortir du coma, d'accord, mais à quoi bon ? Partir, revenir ? Si je reste...

(résumé repris du livre)

Extrait :
Je suis venue au monde à cause du mariage de quelqu'un d'autre. L'un des copains musiciens de papa qui était parti vivre à Seattle avait mis sa copine enceinte et ils "régularisaient". Mes parents ont assisté à la cérémonie et, après la réception, ils sont rentrés un peu éméchés à l'hôtel. Résultat, ils ont oublié de prendre des précautions et, trois mois plus tard, un trait bleu apparaissait sur le test de grossesse.
A les entendre, ni l'un ni l'autre n'était prêt à devenir parent. Ils ne se sentaient pas vraiment adultes. Mais il n'était pas question de refuser que je vienne au monde. Maman a toujours fait face à ses choix. Et, dans ce cas, elle a fait le choix de me garder.
Papa était plus hésitant. Plus effrayé. Jusqu'à ce que l'accoucheur me sorte du ventre maternel. Là, il s'est mis à pleurer.

"Mais non !" protestait-il lorsque maman évoquait la scène.

Ma mère prenait un air amusé : "Ah bon, parce que tu n'as pas pleuré ?"

- Ce sont les bébés qui pleurent, disait-il en m'adressant un clin d'œil. Moi, j'ai versé une larme. Nuance !"
Critique : J'ai adoré ce livre, mais je m'attendais à mieux. Peut être est-ce le fait que l'esprit de Mia contemplant son corps m'a perturbé. Je ne m'y habituait pas. Cela aurait été plus simple, plus crédible, plus compréhensible pour les lecteurs (car le fait que l'esprit de Mia contemple son corps n'est pas très compréhensible) que l'histoire soit écrite du point de vue de Mia, oui, mais pas de son esprit. Je m'explique. Je suis en train d'écrire un bouquin (que je n'aurais sans doute jamais fini, mais on ne sais jamais) qui ressemble fort à cette histoire. Il parle en effet d'une jeune fille de 17 ans qui est à l'hôpital, elle n'est pas dans le coma mais elle est cloué dans un lit, sans pouvoir bouger. Son esprit ne vagabonde pas, elle pense, elle voir uniquement ce qu'il y a autour d'elle. J'ai lu Si je reste car il se rapprochait grandement de la mienne. Bref, voilà cette raison qui m'a perturbé, j'étais trop attaché à mon histoire pour pouvoir en lire une presque pareille, je la comparait à mon histoire, et j'avais tort. Les deux ne sont pas du tout pareille, pourquoi je compare, pourquoi je compare une histoire écrite par moi, une jeune fille 14 ans ! Bon voilà, tout ça pour vous dire que cette chose m'a dérouté, m'a perturbé, tout ça a cause de mon histoire. Les deux ne pouvais forcément pas être pareilles hein ? Je ne sais pas si je suis compréhensible. Autre truc aussi, j'ai trouvé le style de l'écriture trop simple, trop épuré, écrit au présent, ou au passé quand elle revient dans son passé. Voilà. Je m'attendais à plus d'émotion aussi en lisant la critique dans le magasine One, comme quoi ils disaient qu'il fallait prévoir des mouchoirs... Hum. Bon. Je n'ai pas pleuré donc, et je n'ai sorti aucun mouchoir. Et avec une histoire comme celle-ci, je m'attendais à pire, mais je l'avoue, il y avait quand même de l'émotion.
Les points positifs. Passons maintenant au point positifs. Oui, il y en a, fort heureusement, j'ai mis l'appréciation "j'ai adoré". Comme quoi... Ce que j'ai le plus aimé dans ce livre est la musique. Ce livre déborde de musique. C'est magnifique, moi qui adore la musique :). Avec Mia qui est passionné de violoncelle et de musique classique, avec son petit ami, Adam, qui est dans un groupe de rock, lui aussi passionné de musique, de rock. Justement, j'ai beaucoup aimé le personnage d'Adam, la relation entre Mia et lui, légère, mignonne, timide, que l'héroïne décrit si bien. La musique joue un très grand rôle dans l'histoire. C'est l'origine de la relation entre Adam et Mia.
C'est un très beau livre sur la mort, la musique, le temps qui passe et qui s'arrête, l'amour, la vie dans le coma, tout simplement.

Un deuxième tome va sortir en 2011 au Etats-Unis, qui sera écris cette fois, du point de vue de Adam. Une adaptation cinématographique pour ce livre est en projet. Par les producteurs de Twilight... J'espère qu'ils ne vont pas tout faire foirer...

dimanche 9 mai 2010

Les yeux du dragon


Titre
: Les yeux du dragon
Auteur : Stephen King
Genre : Fantastique
Appréciation : J'ai adoré

Résumé : Roland est le vieux roi du royaume de Delain. Sa vie n'aura été ni bonne, ni mauvaise et il est de ces roi qu'on oublie vite après leur mort. Il est conseillé par le magicien Flagg, être profondément maléfique semblant avoir toujours été là dans le royaume. De sa femme Sasha, reine bienveillante et sage, Roland a deux enfants, Peter et Thomas. Peter est l’aîné, héros aussi idéal que possible : courageux, beau, fort, intelligent et honnête, tandis que Thomas, le cadet, est le portait de son père — lent, laid, un peu stupide, lâche et a un penchant pour l'alcool. Peter est naturellement destiné à monter sur le trône. Or, Flagg sait que s'il y parvient, ce sera une ère de prospérité pour Delain, ce qu'il cherche à éviter à tout prix. Et le seul moyen pour empêcher le couronnement d'un roi trop intelligent pour adopter ses projets de chaos, c'est que Thomas règne. La machination se met en marche, vénéneuse comme la haine, insidieuse comme le poison, distillant la peur et la méfiance chez les faibles, révélant aux justes leur force et leur courage.

Résumé : Wkipédia + livre

Extrait :
« Une nuit, alors que Peter avait seize ans et que Flagg commençait à croire qu'il n'y avait aucun moyen de mettre fin à la vie du jeune homme sans prendre des risques inacceptables, la réponse s'offrit à lui. C'était une nuit de tempête. Un épouvantable orage d'automne faisait rage et hurlait dans les tours du château ; les rues étaient désertes car les gens cherchaient à s'abriter de la pluie glaciale et du vent violent. Roland avait contracté un rhume avec cette humidité. Il attrapait le rhume de plus en plus souvent ces derniers temps, et les remèdes de Flagg, si puissants fussent-ils, perdaient de leur pouvoir de guérison. L'un de ces rhumes — peut-être bien celui qui le faisait tousser et éternuer en ce moment — entrainerait la maladie du poumon mouillé et l'emporterait. Les remèdes magiques ne fonctionnaient pas comme les remèdes des médecins. Flagg savait que si les potions qu'il donnaient au vieux roi étaient si lentes à produire leur effet, c'était en grande partie parce que lui, Flagg, n'avait plus vraiment envie qu'elles agissent. S'il maintenait encore Roland en vie, c'était uniquement par crainte de Peter. Je voudrais que la mort t'emporte, vieillard, pensait-il, animé d'une colère infantile devant sa bougie tremblante , en écoutant les hurlements du vent et son perroquet à deux têets qui murmurait d'un air ensommeillé. Pour quelques piécettes, et même pour rien du tout, je te tuerais bien moi-même pour tous les ennuis que vous m'avez causés, toi, ta stupide épouse et ton benêt de fils aîné. La joie de t'étriper compenserait presque la peine de voir mes plans s'écrouler. La joie de t'étriper... Soudain, il se raidit et se redressa, fixant l'obscurité de son antre souterraine où les ombres s'agitaient maladroitement. Ses yeux étincelèrent d'une lueur d'argent. Une idée enflamma son esprit comme une torche.
La bougie projeta une lumière verdâtre avant de s'éteindre. [...]
Et, dans toute cette noirceur, à l'abri de tous les regards, Flagg se mit à rire. »

Critique : Je n'avais jamais lu de Stephen King avant, mais j'étais quand même au courant que ses livres étaient généralement des récits d'horreur — et des best-sellers accessoirement. Donc, cette histoire est plutôt originale par rapport aux habitudes de cet auteur, dans le sens où elle est écrite pour un jeune public (en premier sa fille, qui avait 13 ans à cette époque) et que le scénario réunit, de manière assez classique, un héros parfait, un mec stupide et un grand méchant. Mais j'ai passé un très bon moment en lisant ce livre, d'abord parce que ça me changeait des "histoires de vie" que je lisais beaucoup ces derniers temps, que ça me replongeait dans une atmosphère de fantastique, et ensuite parce que c'est bien écrit. Le suspense est bien là : parfois je devais me retenir de lire les dernières pages pour savoir ce qui allait se passer (délice des livres qu'on ne peut pas faire avec la télé ou au cinéma)... Un très bon roman, à mettre entre toutes les mains et à déguster avec un chocolat chaud pour se rassurer sur le sort de Peter :-)

vendredi 7 mai 2010

Lady Sings the Blues


Titre
: Lady Sings the Blues
Auteur : Billie Holiday (propos recueillis dans des interviews par William Dufty)
Genre : Autobiographie
Appréciation : Coup de cœur

Résumé :
« Papa et maman étaient mômes à leur mariage : lui dix-huit ans, elle seize, moi, j'en avais trois. Maman travaillait comme bonne chez des Blancs. Quand ils se sont aperçus qu'elle était enceinte, ils l'ont foutue à la porte. Les parents de papa, eux, on faillit avoir une attaque en l'apprenant. C'étaient des gens comme il faut qui n'avaient jamais entendu parler de choses pareilles dans leur quartier à Baltimore. Mais les deux mômes étaient pauvres, et quand on est pauvre, on pousse vite. »
C'est ainsi que débute ce récit autobiographique de Billie Holiday, tendu de bout en bout, écorché comme l'a été cette voix à nulle autre comparable ; un témoignage sur une existence faite d'épreuves que ponctuent le viol, la misère, la prostitution et la prison, la drogue et l'alcool et, toujours, le racisme. Un des plus beaux textes de musicien, qui dit comment brûler sa vie dans une Amérique blanche.

Extraits :
Alice Dean dirigeait un bordel de la rue tout près de chez nous, et je faisais régulièrement des courses pour elle et pour les filles. J'avais le sens du commerce à l'époque ! Je ne faisait jamais une commission pour quelqu'un à moins de cinq ou dix cents. Mais pour Alice et les filles, j'aurais couru n'importe où. [...] Quand Alice venait pour me payer, je lui faisais cadeau des sous pourvu qu'elle me laisse monter dans son grand salon écouter Louis Armstrong et Bessie Smith sur son phonographe. Un phonographe coûtait très cher à cette époque et, dans le voisinage, il n'y en avait nulle part ailleurs que chez Alice. C'est là que j'ai passé des heures merveilleuses à écouter pops et Bessie. Je me souviens de l'enregistrement de west End Blues par Pops et à quel point il m'avait soufflée. C'était la première fois que j'entendais quelqu'un chanter sans paroles : je ne savais pas qu'il chantait tout ce qui lui lassait par la tête quand il oubliait les paroles. Ba-ba-ba-ba-ba-ba et tout le reste avait de stas de sens pour moi, autant que d'autres mots que je ne comprenais pas toujours. Ça changeait, suivant mon état d'esprit, le même sacré disque me rendais tantôt si triste que je pleurais comme une madeleine, tantôt si heureuse que j'oubliais combien j'avais payé cher cette séance dans le salon. »

Je pense souvent à notre façon d'enregistrer à l'époque. En sortant du car, après un trajet de huit cent kilomètres, on filait directement au studio sans partition, avec du café et quelques sandwiches. Avec Lester, on buvait un truc qu'on avait baptisé « Top and Bottom », moitié gin, moitié porto. Je disais :
— Qu'est-ce qu'on fait, deux mesures ou quatre mesures d'intro ?
On me répondait :
— Faisons quatre mesures, un chorus, un autre, encore un et a moitié d'un.
Alors j'annonçais :
— Lester, tu prends les huit premières mesures.
Après, c'était le tour d'Harry Edison ou Buck Clayton pour les huit suivantes. J'ajoutais :
— Jo, juste les balais, pas trop de cymbales.
Maintenant, avec leurs putains de préparation et leurs arrangements sophistiqués, vous avez dix minutes pour graver huit faces, et il faut lécher le cul à tout le monde.
Quand j'ai enregistré Night and Day, je n'avais jamais entendu cette chanson de ma vie. En plus, je ne lis pas la musique. Eh bien, je suis entrée, Teddy Wilson me l'a jouée, et ça s'est fait. Avec des artistes comme Lester, Don Byas, Benny Carter et Coleman Hawkins, il se passe toujours quelque chose. Ils n'ont jamais eu besoin de préparation. »
Critique : Extraordinaire, ce livre. Vraiment. C'est un récit triste, comme prévient le résumé. Violée à 10 ans, dans un bordel plus tard, en taule à 15... Billie Holiday n'a pas eu une enfance heureuse, c'est le moins qu'on puisse dire. Et pourtant, c'est la force de cette autobiographie, quand on a fini de le lire, on se dit que putain, la vie est belle. Parce que la musique est là. Toujours, et coûte que coûte. Il n'y a pas pour surmonter les épreuves la force d'un dieu ou d'un autre des personnages. Ce qui remplit à la fois ces deux rôles, c'est la musique. Qu'importe le racisme, la pauvreté, la galère des routes. De toute façon, elle fera jaillir sa voix de la même manière. Lester Young jouera toujours de son saxo comme s'il chantait, et Benny Goodman fera toujours sonner sa clarinette avec le cœur. Une fois même, alors qu'elle chante dans le Sud des Etats-Unis avec l'orchestre blanc d'Artie Shaw, elle parvient à entrer dans un hôtel chic alors qu'elle est noire. Il paraissait tellement impossible au portier qu'une noire ose seulement demander à avoir une chambre là-bas, qu'il n'en a pas cru ses oreilles et les a laissés entrer... D'aventures en mésaventures, Billie est vivante, elle est avec le lecteur et l'emmène dans sa vie, simple et belle, juste présente, comme sa musique. Ce livre est une partition qui raconte une histoire avec des rondes (de 4 temps) pour les malheurs, mais des carrées, de huit temps, pour le désir de vivre.
J'ai fait une entorse aux coutumes de ce blog (j'espère que Rosedray ne m'en voudra pas ;-) en mettant deux extraits parce qu'il fallait montrer ces deux aspects du livre : la musique, toujours, malgré la misère.
Il faut aussi que je vous donne les paroles de Strange fruit, une chanson sur le lynchage des Noirs dans le Sud, dont le texte a été écrit par Lewis Allan et qu'elle a mis en musique avec son accompagnateur, qui reste sa chanson la plus célèbre et la plus belle, avec Gloomy Synday (à mon humble avis).

Southern trees bear a strange fruit,
Blood on the leaves and blood at the root,
Black body swinging in the Southern breeze,
Strange fruit hanging from the poplar trees.

Pastoral scene of the gallant South,
The bulging eyes and the twisted mouth,
Scent of magnolia sweet and fresh,
And the sudden smell of burning flesh!

Here is a fruit for the crows to pluck,
For the rain to gather, for the wind to suck,
For the sun to rot, for a tree to drop,
Here is a strange and bitter crop.


Les arbres du Sud portent un étrange fruit
Du sang sur les feuilles et du sang sur les racines
Un corps noir se balance dans la brise du Sud
Étrange fruit qui pend au peupliers

Scène pastorale du vaillant Sud
Les yeux exorbités et la bouche tordue
Parfum de magnolia, doux et frais.
Puis une odeur soudaine de chair brûlée

Voici un fruit que les corbeaux picorent
Que la pluie fait pousser, que le vent dessèche
Que le soleil fait mûrir, que l'arbre fait tomber
Étrange et amère récolte.

mercredi 5 mai 2010

(film) L'Arnacoeur


Réalisé par Pascal Chaumeil
Avec Romain Duris, Vanessa Paradis

Date de sortie cinéma : 17 mars 2010
Genre : Comédie romantique
Durée : 01h45 min

Synopsis : Votre fille unique est follement amoureuse d’un sinistre imbécile, votre sœur vient de se fiancer à une brute épaisse ? Votre meilleure amie sort avec un con ? Un homme peut encore sauver la situation. Son nom : Alex Lippi. Sa profession : briseur de couples. Sa méthode : la séduction ! En quelques semaines, moyennant des honoraires à la hauteur de sa réputation, Alex s’engage à transformer n’importe quel mari, fiancé et petit ami en ex. Planques, écoutes téléphoniques, fausse identité, sourire ravageur, tout est bon pour qu’il remplisse son contrat. Mais attention, Alex a une éthique. Il ne brise que les couples dont la femme est malheureuse. Alors pourquoi accepter ce prochain contrat ? Sa cible s’appelle Juliette, une jeune héritière libre et indépendante. Dans dix jours, elle épousera un séduisant jeune homme qu’elle aime plus que tout au monde. Dix jours pour une mission-séduction « impossible » et très mouvementée au cours de laquelle notre arnacoeur de haut vol risque de découvrir à ses dépens qu’en amour le plan parfait n’existe pas.

Sources : Ciné Pôle Sud

Critique : Ouf ! Il était temps. Depuis le temps que j'avais envie de voir ce film. Pas trop tôt. A la séance de 15h50, nous étions seule dans la salle ma mère et moi, cool ! On a pu faire des commentaires sur le film (enfin, plutôt ma mère) à voix haute sans que personne nous dise de nous taire. Parlons du film. Et bien, c'était génial. Romain Duris était génial (ma mère : "mais il est troooop beau !" Oui, j'avoue qu'il est pas mal ;-), Vanessa Paradis était génial, c'était drôle sans en faire de trop, c'était beau, c'était chouette, la musique était chouette, l'histoire était chouette, la fin était magnifique, belle, je ne vous dit rien, bref c'est une très bonne comédie à voir immédiatement si vous ne l'avez pas déjà vu. Oui, bon, je suis un peu en retard. Hum. Mais voilà, enfin, je l'ai vu !! :)