samedi 16 juillet 2011

Lolita


Titre : Lolita
Auteur : Vladimir Nabokov
Genre : Histoire de vie
Appréciation : Bien

Résumé :
"Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l´école. Elle était Dolores sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita."

(quatrième de couverture)


Extrait :



La lumière de la salle de bains filtrait par la porte entrouverte ; de plus, une lueur squelettique diffusée par les lampes à arc dehors se glissait à travers les stores vénitiens ; ces rayons entrecroisés fouillaient l´obscurité de la chambre et révélaient la situation suivante.
Ma Lolita, vêtue d´une de ses vieilles chemises de nuit, était couchée sur le côté au milieu du lit, me tournant le dos. Son corps légèrement voilé et ses membres nus dess
inaient un Z. Elle avait mis les deux oreillers sous sa tête brune et ébouriffée ; une bande de lumière pâle passait en travers de ses vertèbres supérieures.
J'eus l'impression de me dépouiller de mes vêtements et de me glisser dans mon pyjama avec cette fantastique instantanéité que laisse supposer, dans une scène de cinéma, la suppression de la séance de déshabillage ; et j'avais déjà placé mon genou sur le rebord du lit quand Lolita tourna la tête et me dévisagea à travers les ombres zébrées.

L'intrus ne s'attendait évidemment pas à cela. Tout le pil-spil (un petit manège plutôt sordide, entre nous soit dit*) avait eu pour unique objet de provoquer un sommeil si profond qu'un régime tout entier n'aurait pu le troubler, et voilà qu'elle me dévisageait et m'appelait "Barbara" d'une voix pâteuse. Barbara, vêtue de mon pyjama qui était beaucoup trop étroit pour elle, demeura immobile en équilibre au-dessus de la petite somnambule volubile. Doucement, poussant un soupir désespéré, Dolly se retourna de l'autre côté, reprenant sa position initiale. Pendant deux bonnes minutes, j'attendis et demeurai tendu au bord de l'abîme, comme ce tailleur qui s'apprêtait à sauter de la tour Eiffel avec un parachute de sa fabrication il y a une quarantaine d'années. Sa respiration faible avait le rythme du sommeil. Finalement, je me hissai sur l'étroite marge du lit qui me restait, ramenai furtivement les petites bribes de draps qui s'entassaient au sud de mes talons glacés comme la pierre - et Lolita releva la tête et me regarda bouche bée."

Critique : Ce livre est comment dire, étrange, malsain, malsain très malsain, et ambigu. Je ne serais dire si j'ai aimée. Ou alors oui, j'ai aimée, dans le sens où j'étais plongée dans ma lecture du début à la fin. Mais le personnage principal est tellement malsain, pervers, il y a tout sauf de la netteté qui émane de cet homme qui n'a du désir que pour des fillettes comme Lolita, qu'il appelle des nymphettes, vision à laquelle il les perçoit. Pourtant, ce livre n'a rien de cru. Il est même sensuel à certains moments. Sensuel comme aux descriptions de ces petites "nymphettes", l´extrait ci-dessus en montre un parfait exemple. Et malgré un sujet qu'on pourrait qualifier peut-être de choquant (première parution, chers lecteurs, 1955, c'est évident que ce livre a du faire un gros scandale !), l'écriture reste soft, ne cherchant point à choquer le lecteur de quelques mots qu'on pourraient trouver dans ce genre de livre.
Je ne pourrais dire si le personnage principal est attachant, tellement il en dégage quelque chose de malsain, comme tous les pédophiles, bien que je n'en ai jamais croisés, fort heureusement.

Ce présent livre contient une nouvelle traduction, je n'ai pas lu l'ancienne traduction et je ne pourrais donc vous dire si cela change ou pas. Mais d'après ce que j'ai pu lire de l'introduction, la présente traduction diffère énormément :

"Face à une perversion comme la pédophilie, il devient plus malaisé de goûter sans réserve le plaisir esthétique que dispense généreusement cette œuvre. De sorte que cette traduction, indépendamment de ses différences, importantes comme on le verra, par rapport à la précédente, risque de constituer pour certains comme un nouveau texte, un nouveau roman. Certes, le présent traducteur n'a pas l´audace d´un Pierre Ménard, le personnage de Borges qui prétendait écrire un nouveau Don Quichotte alors qu'il ne faisait que produire une réplique exacte mot pour mot de l'original ; à travers lui, Borges tentait de montrer combien notre perspective de lecture pouvait changer si l'on considérait cet illustre roman comme une œuvre du XXe siècle."

Le style est propre, carré, il veut bien faire, le narrateur veut bien faire en racontant son histoire. Et des mots français dans un livre russe apparaissent trop souvent, comme si l'auteur a voulu étaler son savoir en laissant ça et là toutes sortes d'expressions françaises en italiques, si bien que pour les étrangers qui ne parlent pas français, ils risquent de ne rien comprendre les pauvres. Et dire que ce livre est russe, écrit par un homme russe et ne parle aucunement de la France. Je ne vois donc pas l’intérêt de remplir les pages d'expressions françaises en italiques.

Au final, un livre étrange. Je n'ai plus qu'à regarder le film !

vendredi 15 juillet 2011

(film) Harry Potter et les reliques de la mort - partie 2


Réalisé par David Yates
Avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson

Date de sortie cinéma : 13 juillet 2011
Genre : Fantastique
Durée : 2h10

Synopsis : Dans la 2e Partie de cet épisode final, le combat entre les puissances du bien et du mal de l’univers des sorciers se transforme en guerre sans
merci. Les enjeux n’ont jamais été si considérables et personne n’est en sécurité. Mais c’est Harry Potter qui peut être appelé pour l’ultime sacrifice alors que se rapproche l’ultime épreuve de force avec Voldemort.

(Sources : AlloCiné)

Critique : Et voila je l´ai vu, j´ai vu l´ultime et dernière partie d´Harry Potter le jour de sa sortie au Chili, le 14 juillet, anglais sous-titré espagnol et un sourire plein d´enthousiasme malgré la première partie sur laquelle je m´étais bien défoulée. Alors que dire sur ce film, à part que je n´ai presque rien compris, m´aidant des vagues mots en espagnols que j´arrivaient à capter ou de ceux en anglais pour finalement comprendre l´essentiel, de plus que j´ai lu les livres, de plus que c´est un film, avec des images, et des dialogues, et du ton dans la voix, c´est évidemment beaucoup plus facile de comprendre le sens général !
Outre cette incompréhension de la langue (à propos, les voix anglaises de Harry Potter, j´adore, j´adhère, c´est autre chose que les voix pourraves en francais !), cette partie-ci de Harry Potter est un peu trop, comment dire, blockbuster à max, il y a des batailles dans tous les sens, ce n´est plus le début de Harry Potter quand c´était un être tout gentil et innocent. Et je trouve que le livre, le septième, l´ultime, ne présente pas autant de batailles et de vacarme que l´ai la version ciné. Oui, bien sur, c´est la fin, la fin du livre est détruite, bataillé par ce salaud de Voldemort, la fin du livre est superbe et je l´adore, mais le film... Le film, la dernière partie, présente trop d´action. Ce n´est plus à un Harry Potter qu´on à affaire ici, c´est un gros bloc d´action casi dénué de scènes calmes et sereines, scènes qui apparaissaient plus souvent dans les opus précédents. Ça m´a manqué ça, un peu de calme dans ce champs de vacarme (poète dans l´âme :-*). Mais bon, je vais arrêter un jour de critiquer Harry Potter ? Bah, là je vais plus pouvoir parce que en fait... c´est fini. Ouais. Quelqu´un a des mouchoirs ?Les couleurs sont belles, magnifiques, mais nickelles, propres, trop parfaites, trop travaillées à l´ordinateur. Le stylisme des fantômes n´est plus comme dans le premier film, ils ne sont plus transparents comme avant et sont moches moches et tout trafiqués de mocheté. Bref. La musique d´Harry Potter reste quand même quelque chose de tout simplement fabuleux.Et j´ai passé un bon moment, accentué par les interruptions de mon voisin "Te gusta ?", "Sii !", par les grands rires de nombreux spectateurs chiliens, par les "Wouuuuuuuuuuu" enthousiasmes à d´éventuelles scènes de baisers, les applaudissements, les rires quand Neville en courageux petit bonhomme tranche d´un coup d´épée... une tête... Les chiliens sont très enthousiasmes, les chiliens sont très joyeux. C´est ça qui est bien avec les chiliens.
Dix-neuf ans plus tard, Harry et Ron se sont transformés en adultes gros et moches. Mais c´est sympas de les voir vieillis, et c´est la partie oú j´attendais le plus avec impatience. Je ne suis cependant pas déçue !
J´ai beaucoup aimée toute la partie du passé de Lily et de Severus, le film rentre vraiment dans le cœur de Harry Potter, l´histoire, même si le livre contient plus de choses, j´ai aimée.

Mais les livres sont beaucoup mieux, beaucoup plus construits que les fiiiiiilms !!!
Maintenant, je peux le dire : c´est fini.

C´est finiiiiiiiiiiiiiiii !!!!

Les livres peuvent toujours êtres relus et relus, les films peuvent toujours être revus et revus, Harry Potter ne disparaîtra jamais ! Jamais ! Et plus tard, je ferais découvrir à mes enfants cet incroyable univers qui à transformé le monde. Je leur lirais les livres et ils tomberont immédiatement fan de Harry Potter, ce petit sorcier à lunette et à la cicatrice en forme d´éclair. Longue vie à toi Harry Potter :)



mardi 5 juillet 2011

La Voie des Ombres


Titre : La Voie des Ombres
Auteur : Brent Weeks
Genre : Fantasy
Appréciation : Génial

Résumé :
La ville de Cénaria se divise en deux mondes diamétralement opposés. Celui des riches, sécurisé, propre, rutilant, et celui des pauvres, bien évidemment le plus intéressant, là où tout, s'il ne se joue pas dans la rue, se joue dans des bordels.
Là, le Sa'kagué règne, composé des Neufs dirigeants des bas-fonds. Ils sont les véritables maîtres de la diplomatie et du pays, face à un roi faible et capricieux. Les chefs des guildes d'enfants voleurs, mendiants ou prostitués tentent d'échapper à son emprise.
C'est dans cet univers qu'évolue Azoth, petit rat de guilde torturé par le Rat, un des chefs de la guilde. Animé par un désir de vengeance grandissant envers ce dernier, Azoth est prêt à tout pour l'anéantir, y compris perdre tout ce qu'il a de plus cher. C'est ce qui le pousse à vouloir devenir l'apprenti de Durzo Blint, le meilleur pisse-culotte de la cité. Et les pisse-culottes, ce sont des assassins, avec en plus un Don magique, qui leur permet d'être dix fois plus efficace que la moyenne des gens. Ils sont tout ce qu'Azoth admire : la force, le courage, et ainsi, l'invincibilité.
Mais tout ne sera pas aussi simple. Une fois engagé dans cette voie, Azoth n'aura qu'un choix possible : suivre les traces de son maître ou mourir.

Extrait (dans le livre, il s'agit d'un passage entrecoupé d'autres passages. J'ai regroupé, donc) :

— Je veux savoir ce que je dois faire, Gwinvere.
Après un long silence, il leva les yeux de ses mains.
— A propos du garçon ?
— Je ne crois pas qu’il ait la carrure nécessaire. Un pisse-culotte doit savoir oublier sa vraie nature. Non, l’abandonner. Pour devenir un tueur parfait, il doit enfiler la personnalité adaptée à chaque contrat. Gwinvere, tu comprends, n’est-ce pas ?
[...]
— Tu penses qu’Azoth en est incapable ?
— Il est trop gentil.
— Même maintenant ? Même après ce qui est arrivé à sa petite camarade ?
— Même maintenant. Pour faire ce métier, un homme ne doit accorder aucune importance à quoi que ce soit. Il doit sacrifier...
La voix de Durzo mourut.
— Tout ce à quoi il tien ? demanda Gwinvere. Comme tu l’as si bien fait ? Ma sœur aurait peut-être quelque chose à dire sur ce point.
— Vonda est morte parce que je ne l’ai pas fait.
Il évita le regard de la courtisane et tourna la tête vers la fenêtre.
Gwinvere observa Durzo. La lampe éclairait son visage dur d’un reflet triste et jaunâtre.
— Tu es tombé amoureux, Durzo. Même les pisse-culottes ne sont pas immunisés contre cela. L’amour est une folie qui s’empare des esprits.
— L’amour mène à l’échec. J’ai tout perdu parce que j’ai échoué.
— Et que feras-tu si Azoth échoue ?
— Je le laisserai mourir. Ou je le tuerai.
— Tu as besoin de lui, dit-elle avec douceur. Tu m’as dit toi-même qu’il t’aiderait à trouver un ka’kari.
On frappa à la porte avant que Durzo ait le temps de répondre.
— Entrez ! dit Mamma K.
Une servante passa la tête par l’entrebâillement. [...]
— Un garçon demande à vous voir, madame. Il s’appelle Azoth.
— Faites-le entrer.
Durzo la regarda.
— Qu’est-ce qu’il fout ici ?
— Je ne sais pas. (Gwinvere était amusée.) Si c’est le genre de garçon dont on peu faire un pisse-culotte, je suppose qu’il n’est pas sans quelque talent.
— Merde ! Je l’ai quitté il n’y a pas trois heures !
— Et ?
— Et je lui avais dit que je le tuerais s’il revenait me voir sans preuve. Tu sais que je ne peux pas me permettre de lancer des menaces en l’air. (Durzo soupira.) Tu as peut-être raison, mais je ne peux plus rien faire maintenant.
— Ce n’est pas toi qu’il est venu voir, Durzo, c’est moi. Alors, fais-nous ton petit numéro d’ombre et disparais.
— Mon petit numéro d’ombre ?
— Disparais, Durzo.

Critique :

Vu qu'on dirait que tout le monde à la « rédaction » est parti en vacances, je me suis mise à cette chronique histoire de vous faire un peu de lecture.

J'adore la fantasy, c'est même ce que je lis principalement, à part des BDs plus réalistes. Mais, en tout cas dans le stock (non négligeable) de la médiathèque d'en bas de chez moi, on trouve peu des très bon livres, j'entends des livres bien écrits en plus d'être prenants — la fantasy ne manque pas de romans captivants.
Mais le premier tome de la trilogie de L'Ange de la Nuit est à la fois époustouflant d'action, de cohérence, de complexité, et à la fois écrit avec un style très agréable. Surtout, peut-être, parce qu'il y a peu de descriptions, et que ça, c'est bien quand on n'a pas envie de lire du Tolkien.
Les dialogues entre Blint et Azoth sont jouissifs (oui, c'est mon côté sadique, j'adorais aussi les dialogues entre Rogue et Harry Potter, les baffes, tout ça, je trouve ça marrant). On sent à chaque fois que le lien qui les unit est très complexe, les dépasse eux-mêmes, et c'est confirmé après.
L'histoire qui au départ paraît assez minimaliste, devient progressivement un enchevêtrement d'aventures, parfois au point de décourager un peu le lecteur (j'ai dû faire une grande pause à un moment dans ma lecture, parce qu'autant d'intrigues mises ensemble, c'est parfois fatiguant).
J'ai bien aimé aussi la vision très crue de la rue, de la misère, du vol et du crime pour survivre. Enfin, c'est horrible, hein, mais c'est dit d'une manière qui rend les choses plus « agréables » à lire à cause d'un côté « vrai » et implacable.

Brent Weeks, en plus, a le mérite de ne jamais tomber dans la monotonie et la banalité avec un thème de base plus que courant : le maître et l'apprenti, la recherche des démons intérieurs et tout ce baratin. Ce genre de choses me laisse parfois un peu sceptique parce que ça confine au mysticisme, mais là, c'est quasiment l'inverse.
Je dis quasiment, parce que le mysticisme, on l'atteint autrement ; l'idée d'ombre et de lumière, yin et yang, bien et mal et compagnie, est omniprésente. On connaît, mais aussi bien ficelé, aussi bien raconté, c'est un plaisir.
C'est aussi une de mes rares lectures de fantasy jusqu'à maintenant que j'ai envie d'avoir chez moi pour pouvoir le relire, pour mieux comprendre. J'ai fait l'erreur de m'arrêter pendant une bonne semaine, et pour reprendre, c'est compliqué. Une lecture trop distraite, c'est la garantie de finir perdu.

A part ce bémol (certains diront que ma génération est corrompue à la littérature facile, insipide et immédiate, mais je m'en fiche), voilà une saga qui commence bien.
Prochain tome : Le Choix des Ombres.