vendredi 28 octobre 2011

(Film) Fish Tank

Réalisé par Andrea Arnold
Avec Katie Jarvis, Kierston Wareing, Michael Fassbender

Date de sortie cinéma : 16 septembre 2009
En DVD depuis le : 3 février 2010
Genre : Drame
Durée : 2h02

Synopsis : A 15 ans, Mia est une adolescente rebelle avec une unique passion : la danse hip hop. Un jour d'été, sa mère rentre à la maison avec un nouvel amant, Connor, qui s'installe chez elles. Est-ce enfin une promesse de bonheur ou bien un leurre ?

(Sources : AlloCiné)

Critique :
Bon, alors, Fish Tank par où commencer... L'absence totale de dynamisme et de suspens ? Je crois que c'est de là que vient le principal défaut de ce film qui dure, tout de même, presque deux heures. Il est certainement d'un certain point de vue dérangeant ou/et désagréable de part surtout de l'attirance du personnage principal, une jeune fille rebelle et brisée par sa relation catastrophique avec une mère qui se raccroche par tous les fils à sa jeunesse passée (drogues, relations sexuelles, fêtes...), pour l'amant de sa mère donc son beau-père (ou presque beau-père). Ça parait être un bon point de départ, un très bon scénario, avec l'ajout d'une passion pour la danse et d'une relation à moitié amoureuse avec un jeune homme (relation à laquelle on s'attend dès l'apparition du dit jeune homme à vrai dire). On se perd en plans inutiles (le tiers du film consistant à filmer Katie Karvis entrain de marcher), les dialogues n'en finissent pas d'être rallongés avec des tonnes de silence et les rajouts de symboles incompréhensibles tels que le cheval nous perdent. Bref à peine l'histoire bien commencée, la longueur du film nous permet de deviner la moindre action qui se déroulera sous peu et donc ne nous laisse pas "en haleine" bref, on se fait chier. On a l'espoir durant la première partie du film que quelque chose vienne chambouler ce scénario trop prévisible et puis on passe la seconde moitié à ne plus chercher à comprendre et à deviner sans même réfléchir les retournements de situation. Après la vision de ce film, on se demande d'où sort le prix du jury du Festival de Cannes pour cette daube ou alors si l'on a pas compris quelque chose, peut-être que le film était marqué de beaucoup d'implicite ? Dans le genre la critique d'une Angleterre en crise... Inutile de déblatérer sur l'invraisemblance de l'âge du personnage vis-à-vis de son interprète, bien que rien à redire sur le jeu de Katie Karvis, au contraire, elle sauve le film durant les instants où l'on s'ennuie vraiment. Bref, un film d'intellectuels qui à faute de ne pas vous distraire ou vous émouvoir, vous permettra de faire une bonne petite sieste ou de bien passer vos nerfs en en écrivant une critique.



dimanche 23 octobre 2011

(film) Lullaby


Réalisé par Benoît Philippon
Avec Rupert Friend, Clémence Poésy, Forest Whitaker

Date de sortie cinéma : 1 décembre 2010
En DVD depuis le : 21 juin 2011

Synopsis :
Sam, libraire le jour et musicien la nuit, perd la femme de sa vie, Joséphine, et de fait, le sens de son existence.
Jusqu’à sa rencontre incongrue et quelque peu loufoque avec une jeune femme mystérieuse, Pi, qui devient synonyme de renaissance : pendant que Sam reprend goût à la vie et à la musique, Pi déchiffre la part du mystère qu’elle porte en elle.
Une étrange relation se noue entre eux à travers la porte d’une salle de bains… absurdité et beauté des hasards de la vie à New York…

(Sources : Allociné)

Critique : Lullaby est une romance à l'apparence fragile mais qui est en faite quelque chose de complexe qui sort complètement de l'ordinaire. Ici pas de blondes écervelées mais juste Pi, comme le nombre, qui est parfaitement interprétée par notre petite actrice française connue pour jouer Fleur Delacourt dans Harry Potter, Clémence Poésy. On ne retrouve pas non plus le joueur de foot ou de basket ou alors le gros macho, juste Sam, un homme perdu et brisé par la perte de son premier amour.
On pourrait déblatérer longtemps sur l'ambiance jazzy d'un ancien New-York et toutes les formes des arts représentées dans ce film (musique, écriture...) mais la chose la plus poignante est quand même la principale idée du film : une relation entre un homme et une femme de part et d'autre d'une porte. Et pour cela, on aurait pu prendre des personnages stéréotypés mais ça aurait été trop simple. On retrouve Sam qui a perdu la joie de vivre et Pi, une étrange petite fleur apparue dans sa salle de bains comme par magie. J'ai eu un coup de cœur invraisemblable pour les personnages de ce film, autant les personnages principales que les personnages secondaires. Ils sont profonds et réalistes, et les acteurs renvoient vraiment cette idée dans leurs interprétations.
Il y a aussi quelque chose de très important dans ce film et c'est la musique. Sam, le héros, étant musicien, une grosse part du film parle de jazz et la musique s'entremêle peu à peu à l'histoire de Sam et Pi.
Bref un film que je recommande à toutes jeunes filles aimant les belles histoires d'amour mais pas que. Je le recommande surtout aux jeunes filles artistes qu'elles soient musiciennes, photographes, ou peintres, ou même passionnées de cinéma pourquoi pas hein ? Je le recommande aussi pour une Clémence Poésy que je ne connaissais pas sous ce jour. Et pour Rupert Friend que j'ai hâte de revoir dans un film.
Pour conclure, je dirais que Lullaby est un très beau film (les images sont superbes) qui apporte de la fraicheur à nos comédies romantiques.



dimanche 16 octobre 2011

Mes illusions donnent sur la cour


Titre : Mes illusions donnent sur la cour
Auteur : Sacha Sperling
Genre : Histoire de vie
Appréciation : Coup de cœur

Résumé : Sur un transat, il mange un esquimau. Le chocolat fond autour de sa bouche, il s'en met partout. On dirait du sang séché. Le ciel est de la même couleur que le soleil. Ce matin, on a braqué le minibar. Augustin voulait qu'on célèbre son départ. L'air a une vague odeur de jasmin. Je suis sûr que c'est le produit d'entretien. Il se lève pour aller commander quelque chose au restaurant, de l'autre côté de la piscine. Je l'observe. De longs palmiers bougent lentement derrière lui.

(quatrième de couverture)

Extrait :

Nous sommes sur ma terrasse, recroquevillés dans des transats car le sol a des allures de banquise. Je ne comprends pas pourquoi nous sommes venus ici. Il fait si froid. Nous ne pourrions être nulle part ailleurs. La ville est figée, rien ne bouge, comme si personne ne vivait à part nous. Depuis une chambre de bonne de l'autre côté de la rue, on entend une chanson des Pink Floyd. Echoes, je crois. Il fait nuit. Une de ces nuits glaciales, limpides, que la lune transperce et rend transparentes. Je suis en caleçon et je porte un tee-shirt blanc trop grand. Lui est torse nu. De la fumée sort de nos bouches en dessinant des formes qui disparaissent dans le froid. Je tremble. Il le voit. Il me frotte les jambes et la musique dure. Il m'embrasse. Il fume et les yeux me brûlent. Je suis aveuglé. Il pose ses mains sur mes paupières au moment où la chanson s'arrête et il me dit, très bas, comme un souffle :
"Surtout ne prétends pas que nous ne faisons rien."

Soudain, dans l'immensité silencieuse de la ville, on entend un cri. Augustin a retiré ses mains et pourtant je garde les yeux fermés. Je n'entends plus rien que les bruits des ses lèvres. Je me souviens qu'
Echoes s'arrête au milieu pour laisser entendre les bruits de l'enfer. Les cris reviennent, plus nombreux, comme des alarmes, comme des couteaux. Je me tourne vers la chambre de bonne. Il n'y a personne. L'immeuble entier semble vide. Augustin me tend sa cigarette qui est presque terminée. Je n'arrive pas à l'attraper. Je la fais tomber sur ma jambe. Je sens la brûlure. Pas tellement au début, et puis en crescendo. Encore un cri. Je serre ma cuisse. Je ne peux pas bouger. Augustin s'est allongé entre mes jambes. Sa tête est posée sur mon torse. La chanson reprend. Doucement. Il baisse mon caleçon. Il ne faut pas prétendre que nous ne faisons rien. Il faut trouver sa place entre le plaisir et la réalité. Je dois avoir allumé une autre cigarette puisque de la fumée sort à nouveau de ma bouche. Peut-être est-ce le froid. Je ne sais plus. Dérapage contrôlé. J'ai du mal à respirer. Les guitares me hurlent de ne pas réagir. Il faut que je me concentre sur la musique. Ses mains se posent sur mes cuisses. Sur mes hanches. Sur mon ventre. Je frisonne, raide et endormi. Je transpire, je brûle. Je ris presque quand je voudrais pleurer. Le batteur joue au rythme de mon cœur. Au rythme de nos respirations. Synchro. Tout est synchro. Sa langue lèche longtemps. Il se lève, je suis encore assis et je lâche ma Marlboro sur le sol. Les Pink Floyd se sont remis à chanter. Ça me soulage. J'aime le silence autant que je le redoute. Je suis en train de sucer Augustin. La chanson agonise. A nouveau nous n'entendons plus rien. Il jouit sur mon épaule. Moi, sur ma jambe. La musique est morte. Nos corps fument littéralement. Nous ne pouvons plus respirer.
Je voudrais réécouter cette chanson. Il faut que je réécoute cette chanson encore, encore, toujours. Ces guitares électriques... j'espère les entendre à nouveau, à chaque fois. Ce solo, ces cris... plus je me laisserai faire, plus je sombrerai, plus l'accord deviendra long."

Critique : Trash. Cruel. Glauque. Cru. Une écriture rapide, sèche, simple. Ce petit livre a tout d'un livre pour ado immoral, où l'on couche, on se drogue, on boit, on fume. Comme je les aime. Et du coup, j'ai adoré Mes illusions donnent sur la cour. Je l'ai dévoré un samedi, faute d'ennui. Et voilà. Rien à dire de plus. J'adore. C'est beau, cette relation cru et adolescente entre deux garçons. C'est immoral. C'est cru, rien de plus cru. C'est génial. C'est un livre génial. Je ne sais pas quoi dire de plus, c'est un livre que les ados doivent lire impérativement.
Le titre et la couverture sont très beaux. C'est cela je crois qui m'a poussée à regarder de plus près ce livre écrit par un homme de 21 ans.

dimanche 9 octobre 2011

(film) Drive


Réalisé par Nicolas Winding Refn
Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston

Date de sortie cinéma : 5 octobre 2011
Genre : Action, thriller
Durée : 1h40

Synopsis : Un jeune homme solitaire, "The Driver", conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite. Jamais il n’a pris part aux crimes de ses employeurs autrement qu’en conduisant - et au volant, il est le meilleur !
Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels. Celui-ci accepte mais impose son associé, Nino, dans le projet.
C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul.
Lorsque le mari d’Irene sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide pourtant de lui venir en aide. L’expédition tourne mal…
Doublé par ses commanditaires, et obsédé par les risques qui pèsent sur Irene, il n’a dès lors pas d’autre alternative que de les traquer un à un…

(Sources : AlloCiné)

Critique : Drive n'est pas un de ces films où l'action témoigne sur des courses poursuites en voitures. Drive est plus que ça. Un film au scénario ficelé comme une pelote de laine qui a d'ailleurs eu un prix. Un beau film aussi, grâce à sa bande-originale parfaite comme tout, qui donne une espèce d'ambiance planante. Magnifique.

Le film s'ouvre comme une bombe en apesanteur. La première
scène est stressante, noire, et puis le générique apparaît, explosant tout autour de lui, avec sa musique d'une force qui nous éclate toute entière à la figure. Le début est puissant et on est heureux : on va vivre 1h40 comme cela.

Et c'est vrai en un point. Drive est noir, puissant, il explose tout sur son passage, non pas par son action, mais par son esthétisme et sa musique incroyable, par son scénario, par cette histoire et ce personnage stupéfiant qu'incarne le si beau Ryan Gosling. Drive nous en met plein la vue. Et c'est chouette, très chouette.

Ryan Gosling est génial. Très différent de Blue Valentine, il nous interroge, nous offre son personnage d'une force incroyable qu'il établie vers le milieu du film. Un personnage stoïque, il ne parle pas, conduit et puis c'est tout. Peut-être cache t-il sa violence en lui, ceci étant dit car les premiers mots qu'il prononce vraiment sont "Ta gueule, ou je t'éclate la tête sur le carrelage et j'te fait bouffer les dents". Un truc comme cela à peut près. Bon. Interdit au moins de 12 ans. Et sa violence qu'il éparpille autour de lui explose à la gueule des méchants, saigne, devient gore et crue. Et c'est marrant, et c'est génial ce contraste avec ce mec stoïque qui tabasse des gens avec une violence bien trop crue pour son personnage.
Drive est aussi une histoire d'amour, touchante, timide et belle, avec une jeune femme jolie comme un cœur.

Un film noir et planant au scénario implacable avec une bande-son à couper le souffle. A voir !