lundi 26 juillet 2010

Derrière l'écran


Titre : Derrière l'écran
Auteur : Pascal Garnier
Genre : fantastique (?), littérature adolescente
Appréciation : Bof

Résumé : Jimmy et son père sillonnent les routes, des images plein la tête : ils ont fait de leur camionnette un cinéma itinérant. A eux les grands espaces, l'air pur, la liberté et les échanges avec le public ! Mais un soir, la camionnette tombe en panne sur une route isolée. Jimmy, parti chercher de l'aide, s'enfonce dans la forêt et se perd. Au milieu de la nuit, il découvre enfin un château, habité par une jeune fille énigmatique.
De cette rencontre inattendue naît une histoire d'amour où la vie, le merveilleux et la mort vont étroitement se mêler.

(résumé repris du livre)

Extrait :
Les essuie-glaces chassent la pluie en déployant leurs deux éventails sur le pare-brise. On dirait des bras agitant des mouchoirs. L'autoroute déroule devant nous une grande langue grise. Des gerbes d'eau jaillissent des roues des camions, pareilles à des moustaches de chat. Papa chante à tue-tête :
- "
Let the motor running all down the highway"... Easy rider, quel film ! Et quelle bande-son ! Les meilleurs groupes de rock de l'époque. Tu l'as vu ?
- Non. Ça parle de quoi ?

- Deux copains qui traversent les Etats-Unis sur des bécanes incroyables. Tu n'avais plus qu'une envie, tailler la route. C'est ce que j'ai fait. Rouler pour rouler, j'adorais ça. J'en ai vu, des pays, le monde n'avait plus de frontières, la Turquie, l'Iran, l'Afghanistan...

- Et ben, il est devenu tout petit, le monde. Y a plus moyen d'aller se balader dans ces pays-là, aujourd'hui ! C'est partout la guerre.

- C'est vrai. Mais tu n'as pas forcément besoin de te déplacer pour voyager. Regarde Jules Verne ! Il a été jusqu'au centre de la Terre sans bouger de son fauteuil ! Ah, prochaine sortie sortie, Valence sud. A partir de maintenant, on quitte la civilisation. Préparez les petits miroirs, la verroterie pour indigènes !

- T'exagère pas un peu ?

- A peine. L'imagination, ça se nourrit. A propos, tu n'as pas faim ?

- Si. Je mangerais un éléphant cru !

- Parfait ! Je connais un petit restau dont c'est la spécialité, à Saint-Péray. Dis donc ?
- Quoi ?

- Il ne pleut plus.
Un rayon de soleil filtre entre deux épaules de nuage, et c'est sous un arc-en-ciel de rêve que nous traversons le Rhône."

Critique : Whouah ! Le résumé donne vachement envie, hein ? Et ben détrompez vous. Ne vous faites pas avoir par se maudit résumé tout beau tout propre, tout bien écrit. Ce livre est un navet. Je n'ai pas du tout aimé l'écriture, sans aucun intérêt, avec des mots qui veulent faire bien comme il faut, avec des dialogues nuls, mais nuls ! On ne parle pas comme ça, normalement. Avec des grands mots ridicules, sans aucun style, sans rien. Sans poésie ("Un roman envoûtant et poétique" mon œil !) à part peu être la fin qui est assez correcte, mais je vais y revenir. Sans finesse, sans rien.
A aucun moments je n'ai partagé le point de vue de Jimmy et de son père. Ils m'ont paru tous les deux antipathique, surtout le père. Seule la fille était à peu près correct, et même un peu touchante. Jimmy me semblait idiot à certains moments, il ne comprenait rien, ou alors c'est moi mais je crois que ce n'est pas ce qu'à voulu dire l'auteur. Bref, j'étais totalement à l'ouest du livre. Vous est-il déjà arrivé de crier devant un film car le personnage ne fait pas ce que vous avez envie qu'il fasse ? Et bien pour ce livre, c'est exactement pareil. J'avais envie de crier fasse aux personnages, face à Jimmy d'une débilité monstre, qui ne faisait rien de ce que j'aurais voulu qu'il fasse. C'est décevant, et c'est la première fois que ça m'arrive face à un livre. On est en colère, on fait la grimace, mais on continue quand même à lire le livre car on a envie de savoir comment cette histoire va se finir, et pour la critique, bien sûr.
Venons à l'histoire. Trop merveilleuse à mon goût, trop château, princesse et que je t'en donne encore et encore. Bof. L'histoire avec le film est quand même assez mystérieuse et pas mal. Il n'y a que la fin qui est a peu près intéressante, et (miracle !) avec de la poésie, quand même. Comme quoi, ça vaut parfois le coup de ne pas s'arrêter en plein milieu des livres (de toute façon, je suis incapable de ne pas finir un livre. Ou alors si, mais il y a un sentiment dérangeant d'inachèvement qui me plombe la tête quand je laisse un livre en plein milieu. Ça m'est déjà arrivé pour Dracula, que je regrette d'avoir laissé tombé) Mais il y a toujours cette écriture qui me gêne.
Un livre que je ne vous conseil évidemment pas. A laisser tomber !

dimanche 25 juillet 2010

La Brigade de l'Oeil


Titre : La Brigade de l'Oeil
Auteur : Guillaume Guéraud
Genre : science-fiction, littérature adolescente
Appréciation : J'ai adoré

Résumé : Rush Island, 2037. La loi Bradbury interdit toutes les images depuis vingt ans sur l'ensemble du territoire. La propagande matraque : "Les photographies sont nocives. Le cinéma rend fou. La télévision est l'opium du peuple." Les agents de la Brigade de l'Oeil, les yeux armés du gouvernement, traquent les terroristes opposés à cette dictature. Brûlent les images encore en circulation et les pupilles de ceux qui en possèdent. Parce qu'un bon citoyen est un citoyen aveugle.

(résumé repris du livre)

Extrait :

- Est-ce que le cinéma ressemble à ça ? lui demanda Kao - son visage semblait sortir d'un gouffre sans fond.
- A ça et à mille autres choses différentes.

A une armée de fantômes - peut-être. A un baiser échangé comme un mensonge, entre deux portes obscures, par un homme et une femme que tout oppose - peut-être. A des cheveux sauvages, les naseaux couverts d'écume, la crinière secouée par des tourbillons de vent, leurs ombres cruelles s'étirant comme celles de gigantesques et irréductibles créatures au-delà du monde - peut-être.

"Que le monde est grand à la clarté des lampes !" avait récité Emma.
Pas "grand" - monstrueux.

"Que le monde est monstrueux à la clarté des lampes !" se répétait Kao.

Une autre phrase lui revient en mémoire.

- Ma mère dit que le cinéma substituait à notre regard un monde qui s'accordait à nos désirs... souffla-t-il.
Mais
Nuit et Brouillard ne cadrait pas avec cette définition.
- Le cinéma est plutôt comme une bataille, déclara Fuji.
- Une bataille contre quoi ?
- Contre mille ennemis différents et contradictoires. Contre l'ennui. Contre la frénésie. Contre le quotidien désenchanté. Contre les lendemains qui chantent. Contre les bourrasques qui avalent nos cauchemars. Contre les usines qui broient nos rêves. Contre les laisses invisibles qui nous étranglent. Contre les habitudes qui nous ferment les yeux.
Fuji soupira et reprit :
- Et dans cette bataille,
Nuit et Brouillard, avec son texte et ses images implacables, lutte aux avant-postes. Contre l'oubli. Contre les monstres du passé. Contre l'effacement des crimes effroyables de l'Histoire. Nuit et Brouillard lutte contre tout cela. Et prouve que le cinéma peut abriter le temps. »
Critique : Cet univers d'images et de cinéma m'a fasciné. Les propos contre et pour le cinéma m'ont fait réfléchir, m'ont fait approuver. Comment ne pas aimer un livre avec de tels propos ? Ils nous font rappeler ce qu'est le cinéma et j'ai trouvé ça fantastique ! L'histoire était génial, alternant de chapitres en chapitres, le point de vue de la Brigade de l'Oeil au point de vue du héros. Et bien sûr, comme d'habitude le héros se rebelle contre les méchants, et ça va se finir bien comme il faut et patati et patata... C'est ce que je croyais. Bien sûr, comment le héros ne peut-il pas se rebeller dans un livre comme celui-ci ? Mais le livre se finit mal. Et c'est génial, car moi qui m'attendais à ce que les gentils gagnent, et bien non, ce sont les méchants qui prennent le dessus :) Et c'est à cause de cette fin spectaculaire et inattendu que j'ai hésité à mettre un coup de cœur, que je n'ai pas mis. Car il y a du déjà-vu dans ce livre. Les gentils qui se rebellent ect... on a déjà vu ça des milliers de fois et ce n'est pas une surprise. De plus, l'auteur aurait pu creuser un peu plus dans l'histoire, car je trouve que ce n'est pas assez approfondi, on reste en surface, on en dit bien plus sur le cinéma que sur les images...
La scène où Kao diffuse Les Temps Modernes dans une salle de théâtre est très touchante. On sourit, on rigole, on a envie de pleurer, un peu, aussi. C'est mon passage préféré.

Bref, c'est un bon livre de science-fiction tout de même. J'ai trouvé le sujet génial, il nous fait réfléchir sur le cinéma.

mardi 20 juillet 2010

(film) Babel


Réalisé par Alejandro González Inárritu
Avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Gael García Bernal

Date de sortie cinéma : 15 novembre 2006
En DVD depuis le : 5 novembre 2007
Genre : Drame
Durée : 02 h 15

Synopsis : En plein désert marocain, un coup de feu retentit. Il va déclencher une série d'événements qui impliqueront un couple de touristes américains au bord du naufrage, deux jeunes marocains auteurs d'un crime accidentel, une nourrice qui voyage illégalement avec deux enfants américains, et une
adolescente japonaise dont le père est recherché par la police à Tokyo...

(résumé repris du DVD)

Critique : La musique est très belle, c'est bien filmé. C'est beau le Maroc, ça donne envie d'y aller, avec toute cette population, et le Japon aussi, qu'est ce que j'aimerais y aller... J'ai bien aimé cette façon d'aller de personnages en personnages, j'ai bien aimé la japonaise et son entourage, j'ai bien aimé sa petite bouille très jolie, cet effet qui rend très bien ce qu'elle ressent quand elle est en boite, cet effet de malaise, et puis on voit comment elle voit les choses, le silence plombant qu'il y a dans ses oreilles de sourdes-muettes. J'ai trouvé ça génial. On s'apitoie sur le sort de Brad Pitt et de Cate Blanchett, on s'apitoie sur le sort des petits marocains et de leur père, on est triste, c'est triste, la musique en rajoute encore plus, cette très belle musique, on a envie de pleurer mais on ne pleure pas.
Jusque là, tout va bien, c'est un film dramatique à en crever, avec un Brad Pitt qui est tout autant dramatique à en crever. Oui, jusque là tout va bien mais... y'a un mais. Voilà le gros problème, voilà le gros navet, l'énormité du film : la fin. La fin, mais y'a pas de fin, qu'est ce que c'est que cette fin de merde, ça doit pas se fini , ici, à cet endroit exact, y'a encore plein de choses à raconter sur les personnages, mais qu'est ce que c'est cette fin de merde bordel ! On voit la caméra qui s'éloigne petit à petit sur la ville, de plus en plus, de plus en plus, je me dit "mais merde c'est pas possible, ça peut pas se finir ça peut pas se finir, non, nooooooooon, c'est pas fini, c'est quoi ce bordel, y'a encore plein de truc à raconter ! Et les petits marocains et leur père ? Et la nourrice ? Mais b....... de m.......... !!!!!!" Pas que j'ai pas envie que le film se finisse parce qu'il était tellement bien hein ? C'est pas ça. Et qu'est qu'on fait des petits marocains et de la nourrice mexicaine ? On s'en fout peut être ? On va les laisser crever là. Comme toujours les Américains ont le bon rôle. Ce qui importe c'est que Brad Pitt et Cate Blanchett et leurs enfants sont sauvés, voilà tout, c'est des Américains, les Marocains et les Mexicains on les laissent crevé c'est bien normal... enfin, est-ce vraiment normal ?
La caméra s'éloigne de plus en plus jusqu'à ce que des inscriptions défilent sur l'écran, c'est fini, j'en crois pas mais yeux. Mais c'est quoi cette merde !!!!! J'ai envie de m'arracher les cheveux, j'y crois pas, c'est pas une fin ça, mais p........ c'est pas possible, dites moi que c'est pas possible !
Et voilà que ce film à reçu le prix de la mise en scène, il a été élu meilleur film dramatique avec 7 dominations aux Oscar, "L'un des meilleurs films de l'année", dit Première, "Cette quadruple intrigue permet à inarritu de mettre en valeur sa virtuosité narrative (et) sa maîtrise de la direction d'acteurs" dit Le Monde (j'y comprend rien), "Brad Pitt n'a jamais été meilleur" dit Télérama. Je ne suis pas du tout d'accord sur ses points. Et puis, Brad Pitt n'était pas exceptionnel dans ce film. Qu'est ce que doivent être les précédents films alors, si Brad n'a jamais été meilleur dans celui-ci ? C'est mon acteur préféré...

lundi 19 juillet 2010

(film) Lost in Translation


Réalisé par Sofia Coppola
Avec Bill Murray, Scarlett Johansson, Giovanni Ribisi

Date de sortie cinéma : 7 janvier 2004
En DVD depuis le : 7 septembre 2004
Genre : Comédie dramatique
Durée : 01 h 42 min

Synopsis : Bob Harris, star de cinéma sur le déclin, arrive à Tokyo pour tourner une publicité. Du haut de son hôtel de luxe, il est détaché de tout, incapable de s'intégrer ni de dormir à cause du décalage horaire. Dans ce même hôtel, Charlotte, une jeune Américaine tout juste diplômée, accompagne son mari, photographe de stars. Elle s'ennuie et se sent délaissée, jusqu'à ce qu'elle rencontre Bob. Perdus dans un univers inconnu, ces deux êtres à la recherche d'affection vont errer ensemble dans Tokyo, la nuit.
(résumé repris du DVD)

Critique : Que dire de ce film ? Et bien, j'ai adoré. Scarlett Johansson est magnifique (j'adore sa voix en anglais^^), elle crève l'écran, Bill Murray est très drôle, ce qui donne un très beau film émouvant, comique, tout en finesse. La B.O est génial, bref, Sofia Coppola n'a pas fini de m'étonner ! Et ben oui, deux films de cette réalisatrice à la suite ! (voir Virgin Suicides) La fin est émouvante, de quoi verser une larme, on reste figé à l'écran sans en perdre la moindre miette, on est troublé, fasciné. Quand le générique se déclenche, on reste les yeux fixés sur l'écran, on ne dit rien, on est ému, ému, on reste là, à écouter la musique génial du générique. Comme dans Virgin Suicide. Sofia Coppola semble très doué pour marquer les spectateurs :)

Le Japon est décidément un pays qui m'attire beaucoup, Tokyo doit être une ville magnifique !

dimanche 18 juillet 2010

(film) Virgin Suicides


Réalisé par Sofia Coppola
Avec Kirsten Dunst, James Woods, Kathleen Turner

Date de sortie cinéma : 27 septembre 2000
Genre : Drame
Durée : 01 h 36 min

Synopsis : Dans une ville du Michigan, au milieu des années soixante-dix, les garçons n'ont d'yeux que pour les cinq sœurs Lisbon. Toutes plus belles et plus mystérieuses les unes que les autres, elles attisent la curiosité d'une bande d'adolescents qui, découvrant l'amour, sont prêts à tout pour faire leur connaissance et pour percer le mystère qui les entoure. Mais leur passion pour les jeunes filles va brusquement les confronter aux réalités de l'âge adulte et les marquer à jamais.

(synopsis repris du DVD)

Critique : Maintenant que j'ai une vision d'ensemble, je me rend compte que ce film est très étrange et mystérieux. En fin de compte, on ne connais pas vraiment les sœurs Lisbon, et pourtant elles sont quasi présentes tout du long. Kirsten Dunst, la rouquine de Superman est magnifique dans ce film, en blonde cette fois. La B.O de Air est génial et les couleurs, vieillis, rendent très bien. La façon de filmer de Sofia Coppola est intéressante, on sent qu'il y a un truc. Le début a quelques longueurs d'après moi, mais ses longueurs disparaissent grâce à l'apparition de Trip Fontaine, qui mets de la couleurs dans ce film morbide. La fin est dramatique à en crever, on reste là sur sa chaise, devant le générique, à écouter la belle voix planante de Air en repensant au film et aux costumes années soixante-dix, ringards à en crever...

jeudi 15 juillet 2010

Je vais bien, ne t'en fais pas


Titre : Je vais bien, ne t'en fais pas
Auteur : Olivier Adam
Genre : Histoire de vie, littérature adulte
Appréciation : J'ai adoré

Résumé : Une autre lettre de Loïc. Elles sont rares. Quelques phrases griffonnés sur un papier. Il va bien. Il n'a pas pardonné. Il ne rentrera pas. Il l'aime. Rien d'autre. Rien sur son départ précipité. Deux ans déjà qu'il est parti. Peu après que Claire a obtenu son bac. A son retour de vacances, il n'était plus là. Son frère avait disparu, sans raison. Sans un mot d'explication. Claire croit du bout des lèvres à une dispute entre Loïc et son père. Demain, elle quittera son poste de caissière au supermarché et se rendra à Portbail. C'est de là-bas que la lettre a été postée. Claire dispose d'une semaine de congé pour retrouver Loïc. Lui parler. Comprendre.

(résumé repris du livre)

Extrait :

Claire claque la porte et tourne les clés. Il est dix heures. Elle commence à onze. Le Shopi ferme à vingt et une heures, elle fait la fermeture. Elle descend les escaliers quatre à quatre. Au kiosque, elle achète Libé. Il fait déjà chaud et elle ôte son gilet. La brasserie où elle a ses habitudes est fermée. C'est le mois d'août. Elle entre dans un petit café où trois vieux discutent football, devant leur troisième ballon de rouge. La patronne la salue à peine, la fait répéter deux fois lorsqu'elle commande son café et son croissant. Elle étale son journal sur la table, va directement à la page des annonces. Avec Loïc, ils lisaient toujours cette page, alors elle se dit qu'il pensera peut-être à lui laisser un message. Le café est très chaud. Elle se brûle un peu, repose la tasse, souffle sur une mèche. Elle a relevé ses cheveux presque roux et très lisses en une sorte de chignon flou et artistique. Elle se voit dans le miroir. Les vieux la regardent. Machinalement, elle amorce le geste de tirer sur sa jupe. Mais aujourd'hui, elle porte un pantalon. Les vieux s'échangent vaguement quelques tuyaux, cochent les cases d'un bulletin de P.M.U. Claire feuillette son journal. Très distraitement. Elle grimace un peu en finissant son café. Juste au moment où elle avale le petit dépôt de sucre qui est resté au fond. Elle pose quelques pièces de monnaie près de sa tasse, se lève et s'en va. Elle dit au revoir. Personne ne lui répond."
Critique : J'ai longtemps vu ce petit livre dans les librairies, les Leclercs et l'ayant feuilleté, je n'osais pas le prendre à cause de cette écriture si spéciale, légère, écrite à la troisième personne, faite de petites phrases mises bouts à bouts, de descriptions simples et délicates. Ayant vu le film, je voulais absolument lire le livre. Alors voilà, une amie me l'a prêté, l'occasion idéale pour lire ce livre. Et j'ai adoré. Tout simplement. N'empêche, j'avais adoré le film aussi.

L'écriture est si simple, si légère, on s'y habitue au bout d'un moment, avec ses mots si délicats, si fragiles qu'on pourrait les louper. Tout comme les personnages, tout comme Claire, si touchante, si fragile. Aucunes émotions, aucuns sentiments, rien que des descriptions simples, et pourtant, on perçoit l'émotion des personnages. La magie de l'écriture...
Ce livre est court, ce lit en une journée, on savoure chaque mots de peur de briser la glace, ses mots si fragiles, cet univers si fragile, avec cette histoire si délicate qui nous fait verser une larme. Tout du long, on est tellement pris par le style qu'on oublie le film, tellement le livre est différent grâce au style, avec une histoire qui est pourtant la même.

dimanche 11 juillet 2010

Je ne t'aime pas, Paulus


Titre : Je ne t'aime pas, Paulus
Auteur : Agnès Desarthe
Genre : Histoire de vie, littérature adolescente
Appréciation : J'ai adoré

Résumé : "Il y a Paulus Stern qui est amoureux de toi." Voilà ce que s'entend dire Julia, un matin, de la bouche de sa meilleure amie Johana.
Il faut préciser que Paulus Stern est le garçon le plus beau du monde et de ses environs, et que Julia est censée tomber raide morte, et verser des larmes de reconnaissance.
Mais sa réaction est plus nuancée. Et si c'était un de ces complots où l'on engage un type craquant pour séduire la mocheté du coin, se dit Julia tout en essayant de se regarder dans une glace sans ses lunettes, ce qui ne peut guère la renseigner sur ses atouts.
Mais cette nouvelle a au moins le mérite de la distraire d'une ambiance familiale pas franchement grisante depuis que son père est au chômage. Ses parents, histoire de voir le bon côté des choses, passent leur temps assis dans le noir à se lamenter et à se faire du chantage au suicide. Ils ont aussi supprimé les sports d'hiver, et pendant qu'ils y étaient, Noël. Quant à Judith, la petite sœur de Julia, elle vient de rebaptiser sa poupée préférée "Tu pues".
Plus que distraite, Julia se sent perturbée - perturbée étant le mot faible - par les avances du beau Paulus, surtout lorsqu'il se met à plagier Apollinaire pour exprimer sa flamme. Mais le jour où Paulus téléphone, il se passe une chose épouvantable.

(résumé repris du livre)

Extrait :

- Julia, qu'est-ce que ça peut te faire que Judith mette un maillots de corps ? Tu détestes les maillots de corps. Je dois me battre chaque matin avec toi pour que tu acceptes d'en mettre.
C'était bien la première fois que j'entendais ma mère utiliser un argument logique et rationnel pour trancher dans une dispute entre ma sœur et moi. D'habitude c'était toujours : "Elle est plus petite, tu dois donner l'exemple, elle ne peut pas comprendre, mais toi tu dois être raisonnable, elle n'a pas fait exprès, mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu, tu n'as pas de cœur, viens dans mes bras ma petite chérie, non, pas toi, Judith." Pour une fois, elle avait totalement raison. J'aurais dû remercier Judith à genoux de m'avoir piqué un maillot de corps, j'aurais même dû lui proposer de lui céder gratis tous les autres. Peut-être pas gratis, parce que c'était dommage et que ça lui aurait donné une fausse idée de la vie, alors disons, le lot de sept pour dix francs. Enfin, peut importe, ce qui comptait vraiment à cet instant, c'est que ma mère, pour la première fois de sa vie, avait réagi comme une personne normale. Je la regardai stupéfaite. Des larmes de plus en plus grosses coulaient de ses yeux. J'étais gênée. Judith se jeta à ses pieds, s'enroula autour de ses jambes comme un mini-cobra et se mit à crier :
- Maman je t'aime, maman je t'aime.
Quelle indécence ! On se serait cru dans La petite maison dans la prairie. Les mélodrames d'amour filial c'était pas le genre de la famille. Ma mère n'était pas une personne qui vous donnait envie de vous jeter sur elle pour lui faire des câlins sauvages. Même Judith, qui était sa chouchoute, avec au moins quinze longueurs d'avance sur moi, et qui, en plus, était assez gnan-gnan de nature, ne se permettait pas des épanchements de ce genre d'habitude. Quant à moi, voir ma mère pleurer me donnait plutôt envie de m'enfuir en courant que de la serrer dans mes bras. J'avais honte, honte pour elle et honte pour moi et je lui en voulais horriblement. Une mère n'a pas le droit de faire ça à ses enfants, elle n'a pas le droit de se mettre à pleurer, comme ça, tout doucement en disant des trucs sensés pour la première fois de sa vie."
Critique : Ce livre est très drôle, et en plus de ça, l'histoire est très touchante. Je me suis prise de fous rires à certains moments, face aux anecdotes de Julia et au style, qui fait réfléchir quand on y pense, d'une simplicité drôle et touchante qui donne envie de continuer au plus vite dans l'histoire. "Tiens, elle a raison", nous arrive-t-il de penser face au style.
Je me suis beaucoup identifié à Julia et ses fragments de vie nous font sourire, nous reconnaissant dedans.
La relation entre Paulus et Julia est drôle, touchante, délicate, belle et maladroite, une relation qui nous donne envie d'exploser de joie, d'exprimer son bonheur au monde entier. A la fin, on est ému, trop de bonheur surgi de nul part, on n'a qu'une hâte, lire la suite "Je ne t'aime toujours pas Paulus".

samedi 10 juillet 2010

La Cité des Livres Qui Rêvent

Titre : La Cité des Livres Qui Rêvent
Auteur : Walter Moers
Genre : Fantasy
Appréciation : Coup de cœur

Résumé : « Ici commence l'histoire. Elle raconte comment je suis entré en possession du Livre sanglant, comment j'ai atteint l'Orm. Cette histoire n'est pas destinée aux lecteurs au cuir tendre et aux nerfs fragiles - à qui je recommande d'emblée de reposer cet ouvrage. [...] Oui, je parle d'un pays où la lecture peut rendre fou. Où les livres risquent de blesser, d'empoisonner, et même de tuer. Seul celui qui est prêt à accepter le risque de me lire, à mettre sa vie en jeu pour avoir sa part de mon histoire, doit me suivre jusqu'au prochain paragraphe. [...]. Mais ne perdons pas plus de temps et entamons notre périple. Car il s'agit bien d'un voyage qui nous mènera à Bouquinbourg, la Cité des livres qui rêvent ».
Le récit fantastique, onirique et horrifique d'Hildegunst Taillemythes, jeune dragon et poète qui bravera tous les dangers des catacombes de Bouquinbourg, hantées par le Roi des Ombres, pour retrouver l'auteur du manuscrit parfait.

(Résumé repris du livre)

Extrait :

Un jour, racontait Clairdepluie, les Biblachimistes voulurent fabriquer un géant, une gigantesque créature en papier qui devait protéger Bouquinbourg de tous ses ennemis. On fit bouillir des livres, on mélangea de l'encre d'imprimerie et des herbes, on se livra à des actes rituels, et l'on finit par modeler un personnage haut comme trois maisons, fait d'une bouille de papier, de carcasses d'animaux broyées et de terre du cimetière de Dull. On l'aspergea d'encre pour qu'il soit encore plus effrayant et on le nomma l'Homme noir. Puis dix Biblachimistes mirent fin à leurs jours et offrirent leur sang afin de le lui injecter.
Pour finir, on lui ficha une barre de fer dans la tête, et, un jour d'orage, on lui planta les pieds dans deux baquets remplis d'eau. Un violent éclair traversa la barre de fer et lui donna vie. L'Homme noir poussa un cri terrible et, parcouru de décharges électriques, sortit de l'eau. Les Biblachimistes exultaient et jetaient leur chapeau en l'air, quand l'Homme noir se pencha, se saisait de l'un d'entre eux et l'avala tout cru. Puis il se mit à déambuler à travers la ville, attrapant et engloutissant les habitants éperdus qui se présentaient sur son passage. Arrachant les toits des maisons, il y plongeait la main et prenait tout ce qui bougeait pour le dévorer.
Un Bouquinbourgeois courageux finit par l'enflammer avec une torche. Mais, titubant et hurlant, le géant parcourut la ville et mit le feu au maisons, aux rues, les unes après les autres, jusqu'à ce qu'enfin il s'effondre en ne laissant qu'un tas de cendres grises. Ce fut, dit on, le premier grand incendie de Bouquinbourg.

[...] Il se pouvait qu'un marchand de livres d'occasion distrait ait renversé une lampe à huile et que, durant de siècles, on ait brodé cette histoire à faire dresser les cheveux sur la tête. [...] Cependant, quand on se glissait entre ces ruines d'un noir de jais, ce vieux conte de nourrice paraissait plausible. Si un jour en Zamonie on avait changé l'encre d'imprimerie en sang, ça ne pouvait être qu'au cœur de cette ville folle. [...] Le centre de Bouquinbourg était un monde intermédiaire entre la folie et la réalité, une alchimie liquéfiée en architecture. »

Critique : J'ai trouvé ce livre par hasard à la médiathèque. Ou plutôt retrouvé ; je l'avais offert à une copine il y a longtemps, et quand je l'ai vu parmi les romans jeunesse, je me suis dit que c'était l'occasion de le lire. Je n'ai pas été déçue. C'est un pavé de 450 pages, étonnant et passionant, de la première à la dernière ligne.
D'abord, c'est très bien écrit (et bien traduit, par François Mathieu et Dominique Taffin). J'ai adoré le style de Moers, aussi foisonnant que l'univers du livre, et, miracle, même les (fréquentes et longues) descriptions ne sont pas ennuyeuses. Il écrit avec un certain humour, mais toujours très détaché, un peu pince-sans-rire. Il se présente comme un simple traducteur du zamonien, qui ne fait que traduire l'ouvrage d'Hildegunst Taillemythes).
Autre chose aussi, les superbes illustrations en noir et blanc, très poétiques et humoristiques, par l'auteur lui-même.

Enfin, le monde zamonien m'a fascinée. Les créatures étranges sont plus ou moins inspirées de diverses mythologies (harpies, vampires, dragons, cyclopes) mais paraissent venir de la seule imagination de l'auteur tant elles sont incroyablement détournées. Bouquinbourg est une ville dont la vie tourne exclusivement autour des livres et de la littérature (jusqu'aux pâtisseries servies avec votre café). On y croise le cimetière des poètes oubliés, où des écrivains ratés écrivent sur des bouts de cartons des poèmes en échange de quelques piécettes, des livres vivants, hérissants, dangereux, empoisonnés, griffus, des créatures aux multiples pouvoirs, au destin tragique, aux inventions géniales, aux desseins menaçants. Des librairies qui ne vendent que des livres rares, spécialisées dans la voyance, ou dans les ouvrages inachevés d'auteurs morts avant d'avoir pu les terminer.
Moers créée ainsi un monde immensément riche et complexe, où il est dangereux de se fier aux gens et où règnent méfiance et rivalités entre écrivains. Dangers qui feront l'éducation du héros, encore jeune (77 ans seulement) et peu prudent, sceptique vis-à-vis des goûts et des croyances des écrivains plus âgés. On est plongé dans l'aventure qui mêle allègrement réel et imagination (jusqu'à la folie, en fait). Le héros s'adresse de temps au lecteur, ce qui donne encore plus de vie à l'histoire, à la manière d'un livre dont vous êtes le héros. Et puis, il y a tellement de mots extraordinaires, de termes savants, d'inventions, que Moers a fini par imaginer un univers complet, un autre monde (quoi que la Zamonie soit sur Terre).

Ici commence l'histoire.

vendredi 9 juillet 2010

Âmes perdues


Titre : Âmes perdues
Auteur : Poppy Z. Brite
Genre : science-fiction, littérature adolescente
Appréciation : Coup de coeur

Résumé : A quinze ans, Nothing, adolescent rebelle et mal dans sa peau, s'enfuit de chez ses parents. Sa route croise celle des Lost Souls, créatures étranges, vêtues de noir, qui boivent une liqueur au goût de sang. Insatiables, sensuels, sauvages, ce sont des prédateurs sans loi qui n'obéissent qu'à leurs instincts. Avec Molochai, Twig et Zillah, Nothing part en quête d'amour, de sexe et de violence au son de longs riffs lancinants dans les boîtes punk de la Nouvelle-Orléans et découvre la vérité sur ses origines...
Poppy Z. Brite nous entraîne dans un univers noir où les vampires profitent de leur immortalité pour s'adonner à toutes les perversions et braver tous les interdits de la société puritaine américaine.

(résumé repris du livre)

Extrait :

(...) Ils s'arrêtèrent dans un restaurant Waffle House. Molochai avait envie d'une tarte, Twig d'un hamburger bleu, mais Zillah se contenta d'un verre d'eau et Nothing s'abstint de manger quoi que ce soit. Il sentait déjà l'acide lui chatouiller les entrailles.
Molochai et Twig tapaient des mains sur la nappe crasseuse, riant de quelque obscure plaisanterie. Molochai entreprit de dépiauter des morceaux de sucre. Zillah restait silencieux, mais Nothing avait conscience de son regard, vert et exigeant. Nothing joua avec le pot de crème, déchira une serviette en papier. Que devait-il faire ? Que souhaitait Zillah ?
Il se tourna vers Molochai et Twig, en quête d'un quelconque indice, mais ils étaient occupés à se disputer. Apparemment au sujet de la place que chacun occupait sur son coin de siège. "Je n'ai qu'un centimètre...
- Je le sais, crétin. Qu'est-ce qui te prend de parler de ta bite ?"
L'estomac de Nothing se noua, sa tête chavira. A côté du trip qu'il vivait en ce moment, les deux précédents ressemblaient à des jeux d'enfant, à des rêves à l'intérieur d'autres rêves. Des milliers de doigts microscopiques s'agitaient dans son corps, rampaient dans ses organes. Il se frotta les mains sur les joues. Sa peau lui paraissait engourdi, tendue, caoutchouteuse. Son gosier se contractait, s'obstruait. Il respira à fond et réussit à déglutir. La salive coula le long de sa gorge, sirupeuse, laissant sur les parois de chair un sillage visqueux. Il lui vint alors une idée qui ne lui était jamais venue avant ce jour : où allait la salive quand il l'avalait ? Descendait-elle dans son estomac, et cela voulait-il dire que son estomac était empli de salive ?
Il aurait voulu cesser de penser.
Il se tourna vers Molochai et Twig, qui semblaient occupés à se refaire une beauté. Twig attrapa un crayon, ouvrit l'oeil gauche de Molochai, traça une ligne tremblante à l'intérieur de sa paupière. Molochai n'émit aucune protestation. En dépit de leurs incessantes disputes, ces deux-là semblaient avoir l'un dans l'autre une confiance aveugle.
Nothing baissa les yeux, contempla la table. On avait servi ses convives et ils avaient dévoré leur repas; des restes mutilés étaient éparpillés sur la nappe. Ceux du hamburger de Twig, fragments de viande et d'oignons collés à des bouts de pain tachés de rosé. Ceux de la tarte de Molochai, taches de fraise marbrées de crème fouettée, aussi sanguinolents qu'un animal tué par un chauffard. Au milieu de ce carnage se dressait le verre de Zillah, immaculé, vierge de toute trace de doigts, à moitié plein d'eau fraîche.
Molochai plongea ses doigts dans la tarte et les lécha soigneusement. Il lança un sourire en direction de Nothing. Ses yeux n'étaient apparemment que pupilles, noirs et immenses, éclairés d'une lueur de folie. Ses dents étaient imprégnées d'une purée rougeâtre où nageaient des bouts de fraise. Nothing repensa à la bouteille planquée sous le matelas dans la fourgonnette, encore à moitié pleine. Le goût du sang lui remonta à la bouche. Avoir partagé leur étrange cocktail le rendait plus proche de ses compagnons que ne l'aurait fait une quelconque drogue ou une quelconque partouze. Il avait l'impression d'être partie intégrante de leur monde nocturne et psychédélique.
Car le sang est la vie..."
Critique : Les premières pages m'ont ensorcelées. Je me suis enfoncée dans les profondeurs de cet étrange univers, noir, malsain sans en perdre la moindre miette. Rempli de sexe, de drogue, d'alcool, de violence, de sang, de gothiques aux cheveux longs, vampires, homosexuels, bisexuels. De scènes de sexes, cru, très cru, si cru qu'on en est littéralement captivé, avec un beau style écrit à la 3e personne (et je me rend compte que moi qui ne lis presque que des livres écrits à la 1e personne, la 3e personnage est un style tout simplement incroyable. On peut dire tellement plus de choses avec ce style !), passant de personnages en personnages qui vont finir par se croiser, alternant des points de vue différents quand la même scène se passe, et j'ai adoré ceci.
Captivé par cet univers si glauque, j'ai dévoré le livre, j'ai avalé tous les mots, jusqu'au point de manger la couverture ;-) Mais non Alma, ne t'inquiète si tu lis ceci, c'est une petite blague de mon invention :)
Et puis il y a la vérité aussi. Poignante, qui vient comme ça, sans prévenir. On est surpris. Il y a l'écriture à ce moment là, douce, belle, nostalgique, poétique. Qui décris la scène, l'attroupement des personnages, leurs réactions. Et puis pendant ce temps là, avec la fille, il se passe quelque chose qui va tout bouleverser sans que personne ne le sache.
J'ai adoré cette scène.

Je me suis attaché à ces personnages si étranges, si malsains, tous sans exceptions, pourtant si touchants, à part le personnage d'Arkady (qui apparaît vers la fin) que je n'ai pas du tout aimé.

Si vous avez un cœur de pierre pouvant supporter les détails crus d'une scène de sexe, le déchiquetage d'un cadavre gore de nos amis vampires, et cet univers noir que je viens de vous parler, et bien, vous êtes prêts à lire ce livre. Sinon, vaut mieux laisser tomber, ne pas lire cet article, à moins qu'il ne vous ai déjà fort abattu, si c'est le cas, éteignez votre ordinateur et courez vous affairez à des choses plus plaisantes :)

Après ça, je ne sais plus quoi lire moi... Comment pourrait-on se remettre à lire quelque chose d'autre après avoir lu ça ? Comment pourrait-on sortir de cet univers si incroyable pour revenir à des choses plus banales qui m'attendent déjà et qu'il faut que je lise ? Je ne sais pas, mais il faut que je le face. Car plusieurs livres m'attendent...

Voici les autres livres de cet incroyable auteur, à la petite bouille toute mignonne et à la jolie coupe en carré :

- Contes de la fée verte, 1997, Editions Denoël, collection Présence du futur

- Courtney Love, 1999, Editions Denoël, collection X-trême

- Self made man, 2001, édition Au Diable Vauvert

- Coupable, 2002, édition Au Diable Vauvert

- Plastic Jesus, 2002, édition Au Diable Vauvert

- La cuisine du diable, 2004, édition Au Diable Vauvert

- Le corps exquis, 1998, Editions J'ai lu

- Sang d'encre, 1999, Editions J'ai lu

- Eros vampire, 2002, Editions J'ai lu

Donc j'essayerais de lire les autres livres du même auteur :)

Enfin, un immense merci à Alma qui m'a prêté ce livre :)

mercredi 7 juillet 2010

(film) Petits meurtres à l'Anglaise


Réalisé par Jonathan Lynn

Avec Bill Nighy, Rupert Grint, Emily Blunt


Date de sortie cinéma : 7 juillet 2010

Genre : Action, comédie, drame

Durée : 01 h 38 min


Synopsis : Victor Maynard , un assassin vieux et solitaire, vit pour satisfaire sa formidable mère Louisa. Sa routine professionnelle est interrompue quand il se trouve attiré par l'une de ses prochaines victimes, Rose. Il épargne sa vie et obtient inopinément un jeune apprenti dans le processus, Tony.



(Source : AlloCiné)


Critique : Je ne sais pas quoi penser de ce film. Je suis allé le voir car Rupert Grint, le petit rouquin d'Harry Potter jouait dedans. J'étais parti, curieuse de découvrir une autre image du petit sorcier à la chevelure rousse. Mais voilà, dans Petits meurtres à l'Anglaise, Ron a toujours les cheveux roux, cet air bénet qui le caractérise si bien et de plus il a exactement la même voix niaise que son sosie. La seule chose qui change est le filet de barbe qui entoure sa bouche et son menton, son prénom, et ses fringues, heureusement. Ca ne l'aurait pas fait si Rupert Grint se ramenait avec sa cape et sa baguette de sorcier :p Mais bon, c'était marrant de voir un autre bonhomme avec des fringues différentes, jouant un autre rôle, surtout qu'il a une carrure que j'ai bien aimé même si le personnage était pas réussi selon moi. (A propo, j'ai bien aimé ces fringues^^)

Donc voilà, j'ai été déçu par l'acteur, tu pourrais faire mieux Ruru ! Peut-être est-ce le fait aussi qu'il a trop gardé son image du gentil Ron qui fait rire tout le monde et qu'on arrive pas à le voir sous différentes faces. Il a pas réussi à ce détaché du sorcier qu'il joue dans Harry Potter et c'est bien dommage. Un point en moins pour Ruru :(

Les deux autres acteurs, cependant, jouaient vraiment très bien. J'ai beaucoup aimé la fille, et le vieux bonhomme était extraordinaire. J'ai adoré toutes ses petites mimiques et l'interprétation de son personnage. Vraiment cool, monsieur Bill Nighy :)

Les méchants étaient géniaux aussi. J'ai adoré le blondinet bien coiffé.


L'histoire était bien, c'était drôle, décalé, mais... mais... quoi ? Je ne sais pas. J'avais l'impression, en fait, qu'il manquait des choses, que le film n'était pas fini. Voilà exactement ce que j'ai ressenti. Une impression d'inachèvement. Il aurait pu ce passer plus de choses avec les personnages, les méchants qu'on ne voyaient pas beaucoup, peut-être certains points n'ont pas été assez dit. Je ne sais pas. En tout cas j'ai l'impression d'un vide. D'un petit vide.


Donc voilà, un bon film d'action british comique et décalé, à voir surtout pour les personnages qui sont géniaux. Mais pour Rupert Grint, ne vous attendez pas à quelque chose d'exceptionnel... Vraiment dommage, c'est ce qui m'a le plus déçu...

Tu m'as déçue Rupert !!


dimanche 4 juillet 2010

La jeune fille à la perle


Titre : La jeune fille à la perle
Auteur : Tracy Chevalier
Genre : littérature adulte
Appréciation : J'ai adoré

Résumé : La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delf, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. A mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...
Un roman envoûtant sur la corruption de l'innocence, l'histoire d'un coeur simple sacrifié au bûcher du génie.
(résumé repris du livre)
Extrait :



J'étais à la cuisine en train de hacher des légumes quand j'entendis des voix provenant de l'entrée, la voix d'une femme, aussi étincelante que cuivre bien astiqué, et celle d'un homme, aussi dense et sombre que le bois de la table sur laquelle je travaillais. (...)
"C'est donc la fille, dit-elle d'un ton abrupt.
- C'est Griet, ma fille", répondit ma mère. Je saluai respectueusement l'homme et la femme.
"Disons qu'elle n'est pas bien grande, est-elle assez forte ?" Au moment où la femme se tournait vers l'homme, un pan de sa cape entraîna le couteau dont je venais de me servir, il alla tournoyer sur le sol.
La femme poussa un cri.
"Catharina", dit l'homme avec calme. Il prononça son nom comme s'il avait un morceau d'écorce de cannelle dans la bouche. La femme s'arrêta, faisant effort pour se dominer.
Je m'approchai, ramassai le couteau, frottai la lame avant de le poser sur la table. Dans sa chute, le couteau avait déplacé les légumes, je remis en place un morceau de carotte.
L'homme m'observait de ses yeux gris comme la mer. Son visage allongé, anguleux, reflétait la sérénité alors que celui de son épouse était aussi changeant que chandelle au vent. Il ne portait ni barbe ni moustache, d'où cette apparence nette que j'appréciai. Une houppelande noire couvrait ses épaules, sa chemise était blanche et son col de fine dentelle. Son chapeau était enfoncé sur sa chevelure couleur de brique défraîchie par les intempéries."


Critique : C'est un très beau livre d'où a été adapté un très beau film La jeune fille à la perle, que j'avais vu avant de lire ce livre. C'est donc la même histoire, écrite du point de vue de Griet dans un style ni trop simple, ni trop compliqué que j'ai bien aimé. On lit à travers les yeux de Griet, ce que le film ne nous montrait pas, préférant nous raconter l'histoire d'un point de vue global.
L'histoire était telle comme dans le film, a part bien sûr qu'il y avait plus de choses qu'on ne nous montrait pas sur écran, des choses que j'ai découvertes avec plaisir. C'est ça qui est bien dans les livres, en plus du style qui change tout par rapport au film.
J'ai découvert des choses que je n'avais pas tout à fait compris dans le film, la relation entre Griet et le peintre Vermeer est plus ponctuée aussi, elle est moins ambiguë que dans le film, malgré qu'elle reste tout de même assez mystérieuse. L'écriture accentue tout, puisqu'elle laisse une trace.
Mais le seul petit défaut qui n'a rien a voir avec le livre, ou si, est que j'ai lu le livre APRES avoir vu le film, donc l'imagination s'arrêtait là, je voyais le film et rien que le film en lisant ce livre. En même temps c'est bien car on se repasse un film qu'on a bien aimé, et qu'en plus il y a des scènes qu'on a pas vu sur écran, un peu comme quand on écoute la B.O d'un film : on se remémore notre film préféré avec un grand plaisir.
Voilà, mais c'est moi aussi. Quand je regarde un film qui m'a plus en ne sachant pas qu'il a été fait d'après un livre, quelques temps plus tard je vois ce livre dans une librairie et je l'achète car je me dis, tiens, c'est le film que j'ai vu ! Et comme je suis une grande dévoreuse de livres, je me précipite dessus pour le dévorer.
Donc, j'ai bien aimé ce livre, mais évidemment, j'ai eu une impression de déjà vu, l'imagination me bloquait, et je pense que les livres qui sont lu après avoir vu le film en adaptation, ne peuvent pas être un coup de coeur car se n'est pas une surprise, on s'attend forcément à quelque chose. Voilà, juste pour dire ça :)

samedi 3 juillet 2010

(film) Les meilleurs amis du monde


Réalisé par Julien Rambaldi
Avec Marc Lavoine, Pierre-François Martin-Laval, Léa Drucker
Date de sortie cinéma : 9 juin 2010
Genre : Comédie

Durée : 01 h31 min

Synopsis : Un week-end au vert avec vos meilleurs amis.

Ceux qui vous aiment vraiment.

Ceux en qui vous avez une confiance absolue.

Ceux qui vous comprennent et vous disent toujours la vérité.

Et surtout, ceux qui vous pourrissent sans savoir qu’ils ont appuyé sur la touche rappel de leur téléphone.

Source : AlloCiné

Critique : Une comédie bien française à regarder sans se prendre la tête quand on est de bonne humeur. On rigole, parfois noir, on sourit. Les couleurs sont belles, plutôt claires, Léa Drucker est superbe et j'ai bien aimé son personnage. L'histoire est drôle et les personnages sont touchant. Mais la fin est gnangnan, cucu, un vrai petit happy end parfait comme tout, où les amis ce pardonnent, s'enlacent, et ce font des promesses parfaites comme tout. On a un rire noir, c'est tourné en comique je pense, enfin j'espère, mais voilà ça s'arrête là, une fin comme toutes les autres, sans surprises. Larmoyante, émouvante, c'est fait pour émouvoir les spectateurs, dans un film comique avec une fin plus comique du tout, c'est un problème. Alors on continue à espérer que cette scène est destinée à faire rire. Alors moi, vous voyez, je ne sais plus du tout si il faut rire ou pas, alors je rigole d'un rire sec, noir.
Bref, une chouette comédie avec une chouette musique, que j'oublierais sans doute. Mais c'était sympa quand même :)

jeudi 1 juillet 2010

(film) August Rush


Réalisé par Kristen Sheridan
Avec Freddie Highmore, Keri Russell, Jonathan Rhys-Meyers, Robin Williams

Date de sortie cinéma : 19 mars 2008
En DVD depuis le : 24 septembre 2008

Genre : Drame
Durée : 01 h 53 min

Synopsis : Peu importe qu'il ait grandi dans un orphelinat : August Rush est persuadé que ses parents n'ont jamais voulu l'abandonner. Le jour où il découvre son talent inné pour la musique, August y voit même le moyen de retrouver ceux qui l'ont mis au monde : il est sûr que ses parents, s'ils entendent la symphonie qu'il a composée pour eux, sauront le reconnaître au travers de sa musique...

Sources : AlloCiné

Critique : Une seule chose à dire : Wooouah ! Woooouah et encore woooouah !! Je n'ai pas regardé le film, je l'ai vécu. Je me suis attaché si facilement aux personnages, j'ai haï si facilement les méchants, j'avais le cœur qui battait quand le gros salopard faisait un truc que j'aimais pas, j'avais le cœur qui battait aussi, pour d'autres choses plus heureuses... Cependant, c'est un peu l'objectif des films, non ? Le film était tellement beau, tellement émouvant, tellement... conte de fée ! Oui, c'était un conte de fée, c'était tout à fait ça. Une belle histoire d'amour d'une nuit où la mère et le père ne se voient plus pendant dix ans, avec un happy end émouvant, de quoi verser une larme... Jonathan Rhys-Meyers (le père de August Rush) était à tomber par terre, dès qu'il apparaissait sur l'écran je m'extasiais comme une idiote. De plus, j'ai adoré la musique qu'il chantait. Quand à Freddie Highmore (August Rush), en fait, il me rend passive ce petit acteur. Je n'aime pas sa tête de petit garçon tout mignon, tout gentil, une tête de petit ange qu'on voit partout aux têtes des affiches, dans Arthur et les Minimoys et Charlie et la Chocolaterie. Et puis, son jeu d'acteur n'est pas exceptionnel. Vous remarquerez que c'est toujours le personnage principal qui est le moins intéressant dans certains films.
Cependant, c'était impressionnant la façon dont Freddie Highmore jouait de la guitare comme sur un piano et tous ses exploits musicaux. Et sa musique était si belle...

La fin était belle, émouvante, un vrai happy end, mais pas cucu la prâline, non. On se prenait au jeux, on avait envie de pleurer de joie, j'avais l'impression que mon coeur allait éclater, cette fin, cette fin si belle, et puis Jonathan Rhys-Meyers qui était si beau, cette musique qui était magnifique...
Quand le film est fini, on va se coucher le coeur rempli de bonheur, avec des pensées plein la tête...