mercredi 31 mars 2010

Elle s'appelait Sarah


Titre : Elle s'appelait Sarah
Auteur : Tatiana de Rosnay
Genre : historique, littérature adulte
Appréciation : Coup de cœur

Résumé : Paris, juillet 1942 : Sarah, une fillette de dix ans qui porte l'étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l'abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible. Paris, mais 2002 : Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv. Soixante ans après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie changer à jamais. Elle s'appelait Sarah, c'est l'histoire de deux familles que lie un terrible secret, c'est aussi l'évocation d'une des pages les plus sombres de l'Occupation. Un roman bouleversant sur la culpabilité et le devoir de mémoire, qui connaît un succès international, avec des traductions dans vingt pays.

(résumé repris du livre)

Extrait :
Il me semblait que ce que j'avais lu ces dernières semaines, ce que j'avais appris sur le Vél d'Hiv, se concentrait ici, à l'endroit même où je m'apprêtais à vivre. Tous les témoignages dans lesquels je m'étais plongée, tous les ouvrages que j'avais étudiés, tous les survivants et tous les témoins que j'avais interrogés me faisaient comprendre, me rendaient visible, dans une clarté presque irréelle, ce qui s'était produit entre les murs que je touchais aujourd'hui.
L'article que j'avais commencé quelques jours plus tôt était presque achevé. La date du bouclage était proche. Il me restait encore à visiter les camps du Loiret et de Drancy, plus un rendez-vous avec Franck Lévy dont l'association organisait les célébrations du soixantième anniversaire de la rafle. J'aurais bientôt fini mon enquête et me plongerais alors dans un autre sujet.
Mais maintenant que je savais ce qui avait eu lieu ici, si près de moi, dans un lieu si intime avec ma propre vie, je voulais en apprendre davantage. Ma recherche n'était pas terminée. Je ressentais le besoin de tout savoir. Qu'était-il arrivé à la famille juive qui habitait à cet endroit ? Comment s'appelaient-ils ? Y avait-il des enfants ? Quelqu'un avait-il survécu aux camps ? Étaient-ils tous morts ?"

Critique : J'ai absolument adoré ce livre pourtant si dur, si triste... L'intrique se découpe en deux histoires : d'un côté, l'histoire de Sarah, écrite à la 3e personne du singulier, et de l'autre, l'histoire de Julia, écrite à la 1ere personne du singulier, comme dans l'extrait ci-dessus. Les deux histoires vont se rencontrer pour n'en former plus qu'une.
L'histoire de Sarah est si dure, l'auteur décrit vachement bien se qu'elle ressent dans le Vél d'Hiv, ces gens sales, assoiffés, et c'est cela qui est terrible, notamment quand ils sont dans les camps. J'ai failli pleurer à certains moments.
Quand à l'histoire de Julia, elle est raconté du point de vue d'un adulte, avec ses problèmes de couples, ses enfants, sa famille... Je ne me sentais pas visé, contrairement aux héros des livres pour ados que je lis, mais l'histoire était si bouleversante, sur ses recherches du Vél d'Hiv, c'était si vrai, si captivant, si, si... si secret. C'est un livre sur les secrets de famille, sur le Vél d'Hiv, la seconde guerre mondiale, sur les souvenirs, les générations, sur les recherches, encore et encore pour arriver à une fin, et c'est cela que j'ai le plus aimé : les recherches, les recherches, les secrets de familles, les souvenirs, où l'on creuse encore et encore. Où l'on a l'impression que tout cela ne se finira jamais, que toutes ses générations sont infinis. Mais nous trouvons finalement la vérité. La vérité, simple, que l'on découvre, où parfois, qui nous laisse-là, sans fin. Alors je vous conseille ce merveilleux livre, très dur, si dur... attention aux âmes sensibles ;-)

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