Auteur : Carmen Bramly
Genre : Histoire de vie
Appréciation : Coup de cœur
Résumé : C'est la dernière nuit de l'année. Paloma, quatorze ans, s'apprête à réveillonner sur l'île de Bréhat, où ses parents ont une maison de vacances. Elle doit retrouver Pierre, de deux ans son aîné, qu'elle connaît depuis toujours. Ils ne se sont pas vus depuis l'été précédent, l'adolescente s'est transformée et les rapports sont à réinventer.
C'est la dernière nuit de l'année et peut-être aussi un adieu à l'enfance.
(résumé repris du livre)
Extrait :
Il m'a fallu tout ce temps pour comprendre que les princes qui viennent vous cueillir toute chaude, ça n'existe pas. Ils sont trop flemmards, il faut les trouver, les séduire, et les mettre dans son lit. Je trouve qu'on ne devrait plus lire de contes de fées aux petites filles. Lorsqu'elles réalisent enfin que Disney leur a menti, elles se sentent trahies, ne comprennent pas pourquoi les choses ne se passent pas comme dans Blanche Neige. D'ailleurs, Blanche Neige, c'est quoi ? C'est l'histoire d'une pauvre fille qui attend que le prince charmant vienne lui faire recracher la sale pomme que lui a donnée la vilaine sorcière, cette femme qui veut la tenter avec ce fruit défendu qu'est le désir, plus concrètement, la masturbation. Le prince, ce faux-cul, doit la délivrer par un beau et religieux baiser symbolisant le mariage. Pour en revenir à ces gamines en overdose de princesses, elles pourront toujours attendre, le prince ne viendra pas les délivrer, il préférera se taper la Princesse au petit pois, qui a couru la première dans ses bras. C'est la seule morale de ces histoires : foncez, mes petites, sortez de vos lits, de vos chaumières, de vos châteaux, c'est dehors que se trouvent les hommes."
Critique : Un très beau livre. Vraiment. Si bien écrit, si mature, qu'on a du mal à imaginer que c'est une fille de quinze ans qui en ai l'auteur. Et ça me bluffe, ça me rend (un tout petit peu) jalouse, ça me donne envie d'écrire encore et encore pour être publié. Car l'écriture est si poétique, si jolie. Comme l'histoire qu'on peut définir par ces deux synonymes. Une histoire sur l'adolescence où l'on se cherche pour comprendre cet étrange sentiment qu'est l'amour. Pierre et Paloma ne savent pas très bien si ils s'aiment, les sentiments prennent le dessus, ils se cherchent, ils se percutent puis finalement s'embrassent. Une relation étrange, ambigüe, que j'ai adorée. Et c'est cela qui donne à ce livre une pointe d'originalité : cette relation, cette histoire qui se passe en une nuit, seulement.
Les dialogues entre nos deux compères sont géniaux, pertinents, ils font réfléchir, ce n'est pas juste une petite conversation comme ci comme ça, ils s'interrogent sur le monde. J'adore. De plus, l'auteur, pour son jeune âge, fait par de maintes références à la littérature classique. Peut-être une précoce, hum ?
J'ai aussi découvert un magnifique groupe de rock grâce à ce bouquin, les Libertines, merci Carmen Bramly :)
J'ai donc dévoré ce livre d'une traite, mais ce n'était pas assez à mon goût alors je l'ai relu le lendemain, avec la même intensité, d'une traite pour m'imprégner de l'histoire de ses deux personnages.
Les deux dernières pages sont belles, si belles, incroyablement bien écrite, et ce que dit Paloma est superbe. J'ai relu ce passage maintes et maintes fois, j'adore. Mais je ne vous retranscrirais pas ce passage pour ne pas vous dévoiler la fin. Ou alors si, pour ceux qui veulent :
Ce qui s'est passé, je ne vous le dirais pas. Je déteste les détails crus, ça devient vite glauque, les mots ne devraient pas décrire ce que moi-même je ne saurais définir. Vous devez bien vous figurer qu'on a fait "l'amour", l'expression me convient, car c'est un sentiment mis en mouvements. La première chose que je me suis dite, après, car on ne pense pas pendant, c'est que ça n'avait rien à voir avec ce qu'on voit dans les films, pour ne pas parler des films X, mais alors vraiment rien ! Si vous vous demandez pourquoi j'ai couché avec Pierre, je ne pourrais pas vous répondre, mais en tout cas, j'en avais envie, vraiment envie, et pour vous dire la vérité, je ne regrette rien. De toute façon, dans la vie, il vaut mieux avoir des remords que des regrets. Bon, je vais clore en vous disant que si vous cherchiez une belle morale sur l'adolescence comme dans un conte ou une connerie de ce genre, vous n'avez pas ouvert le bon bouquin, moi je parle de la vie, et dans la vie, il n'y a pas de morale, pas d'interprétations intello qui tiennent.
Je vais juste vous révéler ce que Pierre m'a dit, à la fin, en me serrent contre sa poitrine :
- Non, ce n'est pas fini, il y a encore la vie à affronter, mais on va foncer, bébé, vers le bonheur ou bien dans le mur, c'est mieux que de rester immobiles."
2 commentaires:
Rien à redire. ♥
Ah ah ;-)
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