lundi 17 janvier 2011

(film) Somewhere


Réalisé par Sofia Coppola
Avec Stephen Dorff, Elle Fanning, Chris Pontius

Date de sortie cinéma : 5 janvier 2011
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h38

Synopsis : Johnny Marco, auteur à la réputation sulfureuse vit à l'hôtel du Château Marmont à Los Angeles. Il va recevoir une visite inattendue : sa fille de 11 ans.





(Sources : AlloCiné)

Critique : Un joli film, dans la même lignée que Virgin Suicide, Lost in Tranlation et Marie-Antoinette, les précédents films de Sofia Coppola. On y retrouve la même fraîcheur et légèreté et le même style de musique, un rock pétillant et énergique. Un film très lent, mais d'une lenteur qui rend le film poétique et beau, car pendant ces moments de pure lenteur, on reste là, dans son fauteuil rouge à observer la scène, à décortiquer les moindres petits détails et à suivre les légers mouvements des acteurs, à les contempler et à s'ancrer dans leur peaux. On s'aperçoit que l'homme qui est assis là, dans son canapé, qui boit et qui fume, qui s'ennuie et prend une poire puis la repose n'est pas seulement un acteur qui joue dans un quelconque film, c'est une vraie personne, et on oublie pendant un temps que cet homme est joué par un monsieur. On se rapproche beaucoup de ce personnage. On profite de la scène et on la contemple à fond, et grâce à ça, la réalisatrice nous emporte vraiment dans le film.
Cette lenteur nous permet aussi, spectateurs que nous sommes, de contempler Los Angeles, avec ses grattes-ciel et ce ciel bleu. Rarement dans un film, je n'ai eu l'occasion de voir et de contempler vraiment les Etats-Unis. Mais la scène d'ouverture en plan fixe où l'on voit la voiture sur une espèce de route, qui roule sur l'écran en faisant du bruit, puis disparaît, le plan toujours fixe, puis revient, passe et disparaît, et revient, passe, et disparaît, le bruit de la voiture en fond sonore, puis finalement, la voiture s'arrête et l'homme sort, nous paraît durer des heures. J'ai donc un peu redouté la suite. Mais je n'ai pas été déçue après.
L'histoire d'un mec banal en gros, une star de cinéma, mais au fond Johnny Marco reste un mec comme tous les autres, malgré sa célébrité. Si c'est cela qu'à voulu faire ressentir Sofia Coppola, son message est bien passé !
Il y a des moments drôles qui font sourire, comme les deux jumelles qui font une petite chorégraphie au début, face à Johnny Marco affalé dans son lit, dormant à moitié. La scène, notamment, où il se fait mettre du plâtre sur la tronche (est-ce du plâtre ?) pour faire un masque de silicone est superbe et drôle. La vue de cet homme qui attend, il nous semble des heures entières, la tête couverte entièrement de cette pâte blanche qui dégouline nous fait sourire. Et ce plan fixe qui reste sur ce monstre blanc, dégoulinant de crème chantilly, qui respire bruyamment par ses narines, seul espace de son visage qui n'a pas été anéanti par cette crème blanchâtre, déglutissant constamment à un côté comique, mais aucun de nous n'aimerait sûrement être à la place de cet homme avec de la pâte blanche sur le visage.

Les répliques n'apparaissent pas beaucoup, et Sofia Coppola a voulu, encore une fois, faire place aux émotions, car les mots, finalement, n'ont pas tellement d'importance. Les mots ne peuvent décrire ce qu'il y a de plus beau, ce qu'on ressent dans nos tripes. Les paroles sont sans importance dans l'univers de Sofia Coppola, et elle le fait très bien ressentir à travers ses films, notamment aussi, dans Lost in Translation. Le manque de mots, ou si peu par rapport à d'autres films, accentue le côté poétique, la beauté et la légèreté de Somewhere. La musique sait remplacer les paroles sans importances, les blancs et les mots coincés au fond du cœur, ces mots inexprimés.
Les deux acteurs jouent vraiment bien, un petit plus pour Elle Fanning, la petite sœur de Dakota, qui joue son rôle comme une fleur. Mais Stephen Dorff joue aussi extrêmement bien pour faire ressortir un personnage en faisant oublier aux spectateurs que c'est un acteur qui le joue ! L'image est granuleuse, belle et la façon de filmer reste toujours celle de Sofia Coppola, fantastique !

Au final, un beau film poétique qui prend son temps. Du Sofia Coppola tout craché !

3 commentaires:

lndd a dit…

bon ben ptête que j'irai le voir alors!
En tout cas, blog bien sympa et bien écrit!
Continue ainsi jeune fille!

Rosemonde a dit…

Merci :)

Rosemonde a dit…

Je peux comprendre que ce film soit trop lent, il est quand même assez spécial. Sur le moment, je l'ai trouvé trop lent aussi, mais j'ai réussi à capter toute la poésie qui s'en émergeait. Moi c'est comme ça que je l'ai ressenti, mais après, on ressent tous les choses différemment :) Bye !