Auteur : Thomté Ryam
Genre : Histoires de vie
Appréciation : Coup de cœur
Résumé : Paris, XXe arrondissement. Après trois ans de prison, Malik Diagouraga, alias "El Magnifico", est enfin libre et s'installe dans l'appartement de son frère. Depuis sa cellule, El Magnifico a entrepris de raconter son existence sous la forme d'un roman, et espère trouver un éditeur qui accepterait de le publier. Mais Malik n'est pas le seul à croire en un avenir meilleur. Il y a aussi Anthony Duval, un musicien qui cherche à convaincre un producteur de financer son premier album ; Johann Menan, dit "Bonheur", employé dans le supermarché voisin, qui se lie d'amitié avec un billet de 5 €... ; Maxou et Anastacia, deux ambitieux qui en rêvent que de gloire en passant dans une émission de télé réalité. De nombreux autres protagonistes s'inviteront dans la vie de Malik. La descente aux enfers peut dès lors commencer. Drogue, sexe, politique et violence, les destins se croisent, les couples se font et se défont. [...] Mais l'espérance n'habite pas le quartier et personne ne sortira indemne de ce bus.
(Résumé repris du livre)
Extrait :
Bonheur a claqué cinq cent euros, la moitié de son salaire. Un employé du magasin l'a photographié dans son costume de clown. Il ne manque plus qu'un slogan percutant qui ne trahit pas sa pensée. Il n'a pas réfléchi longtemps pour écrire au gros stylo noir en haut de l'affiche "Votez pour le cinquième clown" et en bas : "Parce que je suis libre".
Il ne sera jamais élu, parce qu'il n'a jamais été inscrit. Arrivé comme un cheveu sur la soupe, les mains dans les poches, sans stratégie politique, ni parti, ni signatures d'élus, on peut se demander à quoi joue Bonheur. Pourquoi dépenser cinq cent euros, gaspiller son temps à coller des affiches pour un résultat nul. Bonheur en a décidé ainsi et nous devons respecter son choix. Il pense que s'il est un clown, il a le droit de faire chier le monde, de se présenter contre d'autres clowns. Des clowns plus rentables que lui, certes, mais des clowns tout de même. Ça rit les clowns, c'est sympathique, ça plait à la foule. Surtout déguisés avec la salopette, la perruque, le maquillage et le nez rouge. Les autres aussi sont déguisés en représentants du XXe arrondissement, sauveurs de la nation et leurs discours sont pleins d'astérisques qu'ils ressortiront le jour de leur élection. Déguisé en clown, Bonheur, il te donne l'impression qu'il est ton ami, ton copain, qu'au pire vous vous disputerez cinq minutes et aussitôt vous ferez la paix, en vous tapant dans la main. Alors qu'habillé en civil, Bonheur ne sourit jamais, ne calcule personne et est neuf fois sur dix bourré. Il ne peut pas faire une affiche dans son état normal et pusi de toute façon, de nos jours, l'électorat se fout de savoir qui sont vraiment les candidats. Une bonne idée, de se présenter habillé en clown.
"Parce que je suis libre", tel est son slogan. Il est libre, Bonheur, dans le pays des droits de l'homme. Il pense seul, agit seul et fait ce qu'il croit bon, quitte à violer la loi. Alors si les électeurs sont des hommes libres ou éprouvent ce sentiment, ils se doivent d'écrire le nom du cinquième clown sur leur bulletin de vote, le 6 mars. Histoire d'embêter toutes ces belles têtes de bouffons.
(Résumé repris du livre)
Extrait :
Bonheur a claqué cinq cent euros, la moitié de son salaire. Un employé du magasin l'a photographié dans son costume de clown. Il ne manque plus qu'un slogan percutant qui ne trahit pas sa pensée. Il n'a pas réfléchi longtemps pour écrire au gros stylo noir en haut de l'affiche "Votez pour le cinquième clown" et en bas : "Parce que je suis libre".
Il ne sera jamais élu, parce qu'il n'a jamais été inscrit. Arrivé comme un cheveu sur la soupe, les mains dans les poches, sans stratégie politique, ni parti, ni signatures d'élus, on peut se demander à quoi joue Bonheur. Pourquoi dépenser cinq cent euros, gaspiller son temps à coller des affiches pour un résultat nul. Bonheur en a décidé ainsi et nous devons respecter son choix. Il pense que s'il est un clown, il a le droit de faire chier le monde, de se présenter contre d'autres clowns. Des clowns plus rentables que lui, certes, mais des clowns tout de même. Ça rit les clowns, c'est sympathique, ça plait à la foule. Surtout déguisés avec la salopette, la perruque, le maquillage et le nez rouge. Les autres aussi sont déguisés en représentants du XXe arrondissement, sauveurs de la nation et leurs discours sont pleins d'astérisques qu'ils ressortiront le jour de leur élection. Déguisé en clown, Bonheur, il te donne l'impression qu'il est ton ami, ton copain, qu'au pire vous vous disputerez cinq minutes et aussitôt vous ferez la paix, en vous tapant dans la main. Alors qu'habillé en civil, Bonheur ne sourit jamais, ne calcule personne et est neuf fois sur dix bourré. Il ne peut pas faire une affiche dans son état normal et pusi de toute façon, de nos jours, l'électorat se fout de savoir qui sont vraiment les candidats. Une bonne idée, de se présenter habillé en clown.
"Parce que je suis libre", tel est son slogan. Il est libre, Bonheur, dans le pays des droits de l'homme. Il pense seul, agit seul et fait ce qu'il croit bon, quitte à violer la loi. Alors si les électeurs sont des hommes libres ou éprouvent ce sentiment, ils se doivent d'écrire le nom du cinquième clown sur leur bulletin de vote, le 6 mars. Histoire d'embêter toutes ces belles têtes de bouffons.
Critique : Ce livre est vraiment magnifique. L'écriture est simple, sans prise de tête, et dit seulement le quotidien de quelques types paumés, de filles à la fois objets et respectées par des mecs qui les trouvent "courageuses". D'un artiste incompris, d'un écrivain taulard de 24 ans et du XXe arrondissement, du métro, des gens qui passent dans la vie de Malik, des deux petits vieux qui observent le monde à leur fenêtre, les malades du jardin public et les pigeons, discrètement (et j'ai adoré ces personnages). Tout ce monde qui vit en fait autour du cinquième clown, ce Bonheur qui n'est jamais heureux, qui décide de se faire clown contre des clowns dans ce monde de fous, de prisons et de peu d'espoir. Qui décidera du sort des autres. La vie n'est pas facile, quand on a des rêves, pas un sou en poche et encore trop de racistes dans les pattes. La vie n'est pas facile, mais on se débrouille avec.
J'ai dévoré ce livre en une heure, on a envie de savoir la suite, parce que même si ce n'est que l'histoire de vies quotidiennes, il y a des petites intrigues, et vraiment, j'adore le style de Ryam. C'est un roman pour ados, mais c'est fort. Parfois, l'auteur nous parle, à nous, spectateurs de ces existences devenues intéressantes sous sa plume, ces existences auquel on n'aurait jamais fait attention sans ces mots si réels. On ne sait pas très bien quels sont les personnages les plus importants, finalement, Malik ou Bonheur ? Anthony Duval ou le couple ignorant ?
La fin est triste, j'avais un peu envie de pleurer, mais j'avais des traces floues de bus, de vie qui va trop vite, de ratés et de XXe qui reste à faire rire, et quelques bons moments, c'est à dire (en partie) mon quotidien de parisienne. J'avais envie de sourire, un peu, aussi.
J'ai dévoré ce livre en une heure, on a envie de savoir la suite, parce que même si ce n'est que l'histoire de vies quotidiennes, il y a des petites intrigues, et vraiment, j'adore le style de Ryam. C'est un roman pour ados, mais c'est fort. Parfois, l'auteur nous parle, à nous, spectateurs de ces existences devenues intéressantes sous sa plume, ces existences auquel on n'aurait jamais fait attention sans ces mots si réels. On ne sait pas très bien quels sont les personnages les plus importants, finalement, Malik ou Bonheur ? Anthony Duval ou le couple ignorant ?
La fin est triste, j'avais un peu envie de pleurer, mais j'avais des traces floues de bus, de vie qui va trop vite, de ratés et de XXe qui reste à faire rire, et quelques bons moments, c'est à dire (en partie) mon quotidien de parisienne. J'avais envie de sourire, un peu, aussi.
1 commentaire:
Il a l'air bien ce livre, je ne le connais pas du tout. L'écriture m'a bien plus quand j'ai lu l'extrait et j'adore quand l'auteur s'adresse aux lecteurs comme tu le dit dans ta critique.
J'essayerais de le lire :D
Et bien dit donc, ils sont bien tes livres !!
Ps : J'ai lu "No et moi" et j'ai carrément adoré, je l'ai lu d'une traite, un vrai coup de cœur ! Je me demande si je ne vais pas faire une critique sur ce blog, mais comme toi tu as déjà fait une critique sur ce livre...
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